EDITORIAL • En matière de culture cybernétique, difficile de faire plus différent. Là où au bout du lac on se montre volontiers audacieux, Vaud en revanche fait plutôt preuve d’attentisme. Voire d’un attentisme certain.
Dans la cité de Calvin en effet, on a résolument et depuis longtemps fait le choix de la cyberadministration. Au point d’en devenir une référence à l’échelle suisse. E-voting, dossier médical électronique y sont en effet l’illustration d’une politique volontariste qui a fait depuis longtemps le choix des nouvelles technologies et consenti des investissements conséquents pour les concrétiser.
Malgré les risques, bien réels en termes de sécurité, il s’agit d’un pari sur l’avenir qui relève d’un esprit pionnier dont, dans ce domaine du moins, nous n’avons pas suffisamment fait preuve ici.
Résultat: le vote électronique? Oui, peut-être, on verra bien, car il faut faire attention.
De fait, l’entrée en vigueur des premiers essais dans le canton est repoussée à... 2021, au point de faire voir rouge l’Organisation des Suisses de l’Etranger (OSE), très concernée par cette question de citoyenneté.
Elle se dit inquiète et exhorte les cantons à ne pas reporter leurs essais, mais à continuer leurs démarches pour une introduction rapide du vote électronique, un report signifiant la mort de ce canal de vote. Ce qui serait une nouvelle dramatique pour les Suisses de l’étranger.
Le dossier médical électronique, pourtant inéluctable et porté par une future loi fédérale? Oui, avec un solide projet pilote en consultation (lire ci-dessus), mais pour l’instant limité à une petite partie de la population vaudoise, à l’heure où déjà, tous les Genevois peuvent disposer, s’ils le souhaitent, de leur dossier sur le web.
Alors oui, en termes de cyberadministration, nous avons loupé quelque chose, par frilosité, par manque d’engagement, voire même d’ambition, alors que le canton ne manque ni de ressources ni de compétences.
lire notre article: Vaud lance le dossier médical sur internet