Voter ou élire: utilisons ce droit

  •  Manon Schick

    Manon Schick

Voter ou élire: utilisons ce droit

Mes amis sur d’autres continents sont parfois surpris de voir qu’en Suisse, la population est appelée à voter ou à élire ses autorités et que seule une minorité utilise ce droit. Chez nous, les taux de participation sont souvent très faibles: un tiers des votants s’exprime, alors que les enjeux pour l’avenir de notre pays sont pourtant importants.

Ce dimanche, les étrangers qui habitent dans le canton depuis longtemps seront doublement concernés: concernés d’une part par les élections communales, auxquelles 90’000 personnes d’origine étrangère auront le droit de participer, grâce à l’adoption de la Constitution vaudoise en 2003. Concernés d’autre part par la votation sur le renvoi des criminels étrangers, à laquelle ils ne pourront pas participer car il s’agit d’un objet fédéral, alors que cette initiative porterait massivement atteinte à leurs droits. Des immigrés de deuxième génération risquent d’être expulsés vers un pays dans lequel ils n’ont jamais vécu et ne parlent même pas la langue, en devant abandonner ici leurs parents, leur mari ou épouse, ou même leurs enfants de nationalité suisse. Tout cela pour des délits mineurs qui ne seraient même pas sanctionnés d’une peine de prison!

Voter ou élire, c’est participer à façonner notre environnement et notre société, depuis l’échelon communal jusqu’au niveau national. C’est un droit formidable dont nous disposons et que bien des personnes nous envient, qu’elles vivent sous des régimes autoritaires ou qu’elles vivent chez nous sans droit de vote. Utilisons ce droit et souvenons-nous que la majorité des hommes et femmes de ce pays aspire à la même dignité sans discrimination.