Soigner par l’hypnose

THERAPIE• Stress, addictions, douleurs, chirurgie... L’hypnose connaît des applications médicales multiples. Et sort peu à peu des préjugés dans lesquels elle a longtemps été confinée.

  • Induire un état de conscience modifié pour soigner. dr

    Induire un état de conscience modifié pour soigner. dr

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la discipline est entourée de bien des fantasmes, plus ou moins entretenus par les shows d’hypnotiseurs qui rencontrent un fort  succès auprès du public.
Alors non, l’hypnose ne vous fait pas perdre le contrôle de vous-même, pas plus qu’elle n’autorise qui que ce soit à lire dans vos pensées et encore moins à prendre le contrôle de votre corps.
Non, l’hypnose est en réalité un état de conscience modifié comme on en rencontre régulièrement et tout à fait naturellement au cours de notre vie quotidienne, lorsqu’on conduit sa voiture et que l’on se rend compte tout à coup que l’on est arrivé à destination sans avoir réellement eu conscience du chemin.

Utiliser ses ressources
Avec un intérêt majeur:«cet état de conscience permet de mettre au repos l’esprit conscient afin que la personne puisse accéder à l’esprit inconscient, explique Vanessa Pasche, hypnothérapeute à Vevey. Le patient peut alors soit utiliser ses propres ressources  pour aider la démarche de guérison, soit développer des nouvelles ressources, comme le font par exemple des sportifs de haut niveau».
Car c’est un fait:l’hypnose est une technique dont les vertus thérapeutiques sont de plus en plus reconnues. Y compris par le corps médical qui y a recours dans bien des contextes, bien entendu dans celui des maladies mentales et de la psychiatrie, mais aussi avec des applications plus inattendues, les interventions chirurgicales sous hypnose étant de plus en plus fréquentes.
Mais comment cela marche-t-il?«Le thérapeute n’agit pas avec une baguette magique, tempère Vanessa Pasche. Le soin par l’hypnose, en particulier l’hypnose dite ericksonienne, implique une participation active du patient. On induit chez lui un état de relaxation et à l’aide de métaphores, on va lui permettre de s’exprimer librement pour l’aider ainsi à trouver des solutions à ses difficultés».
De fait, si le champ d’application  médicale de l’hypnose est très vaste, ses terrains de prédilection demeurent le traitement des états de stress, d’anxiété, des dépendances, mais aussi des douleurs chroniques. Sans compter également les problèmes de sommeil  où les résultats obtenus semblent prometteurs.
«Quelle que soit la maladie dont souffre le patient, je lui conseille toujours de suivre le traitement qui lui aurait déjà été prescrit, ajoute Vanessa Pasche. La démarche d’hypnose viendra ainsi lui permettre de mobiliser ses ressources dans un cadre organisé.»

Bouche-à-oreille
En Suisse, le métier d’hypnothérapeute reste mal structuré, aucune association faîtière ne venant chapeauter l’ensemble des thérapeutes sur le marché. Si les assurances remboursent les séances prodiguées par des professionnels de la santé (psychiatres, infirmiers etc), les prestations fournies par les autres soignants ne sont pas prises en charge.
Avec un risque, celui de tomber sur un thérapeute incompétent. «Comme dans toute démarche de soin, le meilleur moyen de trouver un bon hypnotiseur reste le bouche-à-oreille, conclut Vanessa Pasche. Avec aussi  le fait que les affinités personnelles jouent beaucoup. Il ne faut donc pas hésiter à changer de soignant lorsqu’on a le sentiment qu’il ne nous convient pas».