Malgré les refus à répétition en votation populaire de dépénaliser la consommation de cannabis, les chantres de la légalisation reviennent à la charge. La Ville de Lausanne pourrait rejoindre un groupe de travail créé par d’autres villes en Suisse en vue de participer à l’étude de modèles de consommation prétendument légaux. Force est de constater que les expériences faites à l’étranger tournent au fiasco sanitaire. Une récente étude faite au Colorado démontre les effets pervers de la légalisation (1). Le nombre de consommateurs est deux fois plus important que dans le reste des États-Unis. Les hospitalisations liées à la marijuana ont fortement augmenté et les décès de la route presque doublé. Le marché noir continue quant à lui de prospérer avec des produits hautement toxiques vendus directement aux consommateurs par le biais de cultures illégales, sans que l’État ne perçoive un centime.
Reste les aspects légaux. La loi sur les stupéfiants punit toute consommation de cannabis, sauf si elle se justifie par une indication médicale, comme l’OFSP l’a rappelé dernièrement (2). On est donc très loin des modèles imaginés par le groupe de travail précité, tels que les clubs de cannabis qui demeurent incompatibles avec la loi, comme l’a indiqué le conseiller fédéral socialiste Alain Berset (3). En clair, seule une modification des bases légales actuelles permettrait de telles expériences.
L’ère du chanvre récréatif est terminée. Les joints sont un véritable poison et un fléau pour la santé publique, avec des taux de THC qui ont explosé. Créer des espaces de consommation soi-disant légaux reviendrait à jouer avec le feu. Les adeptes de la fumette finiraient donc par se brûler les doigts, au contraire des partisans d’une politique ferme en matière de drogue.
1) http://arcd.ch/fileadmin/user_upload/Documentation/16 3_Rapport_sur_l_effect_de_la_le__769_galisation_de_la_Marijuana au_Colorado.pdf
2) 24 heures, édition du 31.12.2014
3) Journal du Jura, 13.08.2014