Et si on devenait crudivore ?

TENDANCES • Quoi de plus simple que de cuisiner sans four ni casserole? Des produits tout droit sortis de terre, crus ou à peine cuits, c’est la nouvelle promesse de longévité pour les people et les accros de la détox.

Vous n’imaginiez peut-être pas qu’en préparant amoureusement une belle assiette de crudités vous pratiquiez la crusine sans le savoir. Et pourtant, apparue aux États-Unis depuis une soixantaine d’années, la tendance raw food – comprenez «nourriture crue» – compte aujourd’hui de très nombreux fidèles. Le mouvement est né dans les années cinquante lorsqu’une certaine Anne Wigmore guérit de deux cancers en appliquant les principes de cette alimentation bio, haute vitalité, composée de produits naturels. Gonflée par cette rémission, Anne Wigmore ouvre alors un centre de diététique dédié à cette nouvelle façon de cuisiner: le Hippocrates Health Institute. Ce centre est ensuite repris par le Dr Brian Clément en 1980. Depuis, des Enzymes Therapy Centers ont fleuri un peu partout aux États-Unis et particulièrement en Californie. Si, en nos frontières, la démarche reste plus confidentielle, elle n’en séduit pas moins quelques adeptes...

Des aliments purs

C’est dans leur état naturel, brut et parfaitement frais que fruits, légumes, algues et graines germées conservent le mieux leur potentiel énergétique et leur richesse en nutriments. Basée sur le principe d’une alimentation vivante, la diététique raw food prône ainsi la consommation d’aliments les moins transformés possible. Que les amateurs de bons petits plats chauds se rassurent donc: la crusine est moins sous-tendue par l’idée de manger cru à 100 % que par celle de privilégier les produits bruts, non raffinés et non industrialisés. Une cuisson courte, à basse température (pas plus de 47,8 °C) est donc autorisée.

Les enzymes alimentaires

Les «enzymes», voici le maître mot de cette alimentation: ces substances organiques, invisibles à l’œil nu, sont nécessaires aux fonctions métaboliques du corps. Or, à partir de 20 ans, notre réserve enzymatique commence à diminuer. La crusine nous permet alors de pallier ce manque grâce aux enzymes alimentaires de source exogène, naturellement présents dans les aliments frais et crus. On s’explique alors pourquoi il est si important de les conserver en évitant de les détruire par une cuisson: morte et donc dépourvue d’enzymes, une graine cuite ne peut pas germer, à la différence des graines vivantes. Sachant que chaque aliment cuit ingéré arrive dans l’organisme dépourvu d’enzymes, c’est donc notre propre organisme qui va alors devoir produire des enzymes digestifs pour combler ce manque.

Le goût des aliments

En alimentation vivante, on apprécie les saveurs naturelles des végétaux dans leur forme intégrale. Les goûts et les parfums subtils des fruits et des légumes sont intacts, contrairement aux produits de l’industrie agroalimentaire, complètement dénaturés par les nombreux additifs salés, gras et sucrés. Les aliments retrouvent leur saveur originelle.

Moins d’ustensiles

Les recettes de «crusine» sont souvent simples et plus rapides à préparer que les plats traditionnels: plus de casseroles, de plats à gratin impossibles à récurer, d’ustensiles à base de téflon, de plats trop cuits et de brûlures douloureuses. Il s’agit d’adopter de nouveaux réflexes, aidés en cela par de nouveaux outils tels qu’un déshydrateur pour les légumes et fruits secs, un blender pour les soupes et les smoothies, un extracteur pour les jus de légumes et de fruits et un cuit-vapeur à thermostat réglable. Bon appetit!

Deux livres à découvrir: «Cuisiner cru, 70 recettes raw food» par Xavier Boulière, chez Alternatives «Cru, 115 recettes vivantes» par Delphne de Montalier chez Marabout.