Quentin Mouron, le provoc...

RENCONTRE• Chaque semaine durant ces vacances, une personnalité romande nous raconte comment elle vit sa trêve estivale. Cette semaine, Quentin Mouron, auteur à succès, provoc et iconoclaste.

  • Quentin Mouron. PHOTO Daniella  gorbunova

    Quentin Mouron. PHOTO Daniella gorbunova

Le plus prolixe des auteurs romands est sans conteste le Lausannois de 27 ans Quentin Mouron. Depuis 2011 et son roman «Au point d’effusion des égouts», il ne cesse d’enchainer les succès et de recueillir des critiques dithyrambiques. Il en est déjà à son cinquième roman; «L’âge de l’héroïne», un polar paru tout récemment. Dans les médias ou dans la vie, son style provoc et sa capacité à toujours paraître très sûr de lui ont souvent le don d’impressionner, parfois d’agacer.

Stakhanoviste de l’écriture, vous allez passer votre été à noircir des pages?
Non, je chercherai un peu de liberté même si Lausanne est une ville dangereuse ! D’une part parce qu’on ne peut plus acheter d’alcool après 20 heures et ensuite parce que, chaque deux rues, on croise soit un policier soit un festival. Et je préfère encore le premier!

Une bonne activité estivale se doit donc d’être improvisée?
Les festivals me rappellent toujours les abattoirs. Tout le monde va manger en même temps dans le même coin puis le troupeau se déplace vers la grande scène. C’est trop organisé pour que j’aie du plaisir. Et je ne reste pas ici pour retrouver un simili Club Med que je fuis! Après, c’est vrai que moi aussi, quand je suis avec des cons, je préfère les emmener voir un concert. Ca m’évite de devoir leur parler… Le tout est donc de savoir s’entourer!

Alors que faites-vous si vous refusez toute animation organisée?  
Je me réfugie dans un parc avec quelques amis. On discute, on boit et parfois une amourette se lie. C’est juste le plaisir d’être ensemble, au soleil, et de n’avoir aucune obligation.

Et s’il fait moche?
Je vais me refaire un peu de Stendhal. «Le Rouge et le Noir», par exemple. Ça va vite, pas trop chiant, sardonique, vraiment idéal pour l’été je trouve.

Mais il faudra quand même passer un peu de temps à écrire?
Malheureusement, je suis trop sensible à la chaleur pour vraiment travailler en juillet et en août. J’ai deux ébauches en ce moment, mais je ne sais pas laquelle je vais suivre réellement.

Deux ébauches alors que vous venez de sortir un livre, vous n’allez jamais vous arrêter alors?
Il y a 5 ans, quand mon premier roman est sorti, j’ai dit à un journaliste que ça n’allait certainement pas durer. Je ne sais plus si je le pensais où si ça faisait juste bien de le dire. Maintenant, c’est plutôt bien parti pour durer, c’est vrai.