Maupas-Tunnel: l’exaspération et la peur face aux dealers

  • Fin août, une bagarre a opposé dealers présumés et commerçants au Maupas.
  • Aujourd’hui, ces derniers crient leur ras-le-bol et disent craindre pour leur sécurité. 
  • Début juillet, des commerçants et habitants du quartier du Tunnel ont déjà manifesté pour les mêmes raisons.

  • Le deal de rue est toujours bien présent dans certains quartiers de la rue. VERISSIMO

    Le deal de rue est toujours bien présent dans certains quartiers de la rue. VERISSIMO

<blockquote>«Certains de nos clients âgés n’osaient plus trop venir dans le quartier. Mais là, on est entré dans une autre dimension.»</blockquote> Un commerçant du Maupas

Même si les circonstances précises de la récente bagarre au Maupas n’ont pas encore été établies et communiquées par la police lausannoise, les commerçants font d’ores et déjà part d’une nouvelle crainte. Et si, désormais, les dealers de leur quartier représentaient une menace pour leur sécurité? «Nous étions déjà franchement incommodés par la présence de ces gens et de leurs acheteurs. Certains de nos clients âgés n’osaient plus trop venir dans le quartier. Mais là, on est entré dans une autre dimension. On a la crainte qu’il nous arrive un truc», explique un épicier du quartier qui résume l’état d’esprit de nombreux de ses collègues commerçants.

De nouvelles mesures

Nouveau Municipal en charge de la sécurité et de l’économie, Pierre-Antoine Hildbrand est conscient qu’il est devenu nécessaire d’apporter de nouvelles réponses sécuritaires dans ce quartier. «Nous allons immédiatement y accroître la présence policière. Afin de mieux saisir les besoins spécifiques, nous cherchons à davantage travailler avec les acteurs du quartier. Ce sera également l’occasion de faire avancer certaines enquêtes», détaille-t-il. Le nouveau Municipal annonce donc des nouvelles mesures et confie avoir soumis des idées à ses collègues de la Municipalité, mais attendre leurs prises de position avant d’aller de l’avant. Pas question toutefois de repartir d’une page blanche avec une nouvelle approche de la lutte contre la drogue qui ne serait pas dans la continuité de celle menée par son prédécesseur et désormais syndic, Grégoire Junod.

Malaise politique

Ce dernier avait fait diverses annonces lors de son mandat, mais n’a pas souhaité, malgré nos sollicitations, commenter l’évolution de la problématique. Quant à Pierre-Antoine Hildbrand, il est contraint à un délicat exercice d’équilibrisme. Avant son élection, il interpellait la Municipalité sur son incapacité à rendre l’espace public à tous les Lausannois et demandait pourquoi la Ville ne pouvait pas s’inspirer des mesures couronnées de succès que Bex avait mises en œuvre. Maintenant au pouvoir, il explique que le cosignataire de cette question () y tenait plus que lui et reconnaît qu’il est impossible de procéder de la même manière à Lausanne que dans le Chablais.

Combattre la peur

Quoiqu’il en soit, afin d’éviter de nouveaux incidents, un drame ou simplement un effet de psychose qui nuirait au commerce, il semble urgent de trouver des solutions. Pierre-Antoine Hildbrand en est conscient, mais tempère: «Les habitants et citoyens de Lausanne doivent faire part de leur mécontentement aux autorités. On ne peut pas cautionner une telle évolution de la situation. Cela dit, nous nous trouvons en bout de chaîne de la politique cantonale ou fédérale de la lutte contre la drogue. Nous sommes tributaires des renvois qui se font ou non ainsi que des outils de répression pénale.»

Pas sûr que ces arguments suffisent à calmer, notamment les tenanciers de bars, restaurateurs et habitants du Tunnel qui, en juin dernier, s’étaient révoltés, banderoles à l’appui sur les immeubles, contre le trafic de drogue dans leur quartier. «Impossible de penser que nos politiciens sont capables de faire quoi que ce soit quand on voit le même dealer sourire et faire ses affaires en face de notre terrasse depuis deux ans malgré 10 interpellations!», tempête l’un d’eux au téléphone.

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  • © Verissimo David Payot, municipal, Alexia Coutaz Imhof, directrice, Jean Noguet, président de La Paternelle et Valentin Christe, président du Conseil communal de Lausanne