Pour une médecine bon marché

  • Lena Lio, Député UDC au Grand Conseil

    Lena Lio, Député UDC au Grand Conseil

Le développement de nouvelles techniques médicales a été reconnu par le Conseiller fédéral Alain Berset comme l’une des principales causes de l’augmentation des primes de l’assurance-maladie. Or en 2015, le Conseil fédéral lançait un Programme de recherche intitulé «Système de santé», qui vise à encourager les performances en matière de diagnostic et de thérapie, et à enrichir la littérature scientifique. Mais on n’y trouve aucune volonté de s’attaquer au coût de ce «Système de santé». Peut-on aujourd’hui se permettre de financer les performances de la médecine, sans se préoccuper de son coût?

Dans le domaine de l’énergie, les cleantech nous montrent la voie: le réchauffement climatique a contribué à réorienter la recherche vers des solutions nouvelles, ouvrant de nouveaux marchés. Par analogie, il est temps de promouvoir les cheapmed: des méthodes qui visent à réduire le coût des examens ou des traitements, sans diminution de qualité. Ainsi, un programme de recherche de l’École polytechnique fédérale de Lausanne vise «à développer des équipements médicaux efficaces à un prix accessible pour la population du Tiers-Monde.» Soit! Mais le problème du coût de la santé n’est plus seulement un défi pour le Tiers-Monde: c’en est un aussi pour notre pays. Dans ce contexte, il est inacceptable d’engager des fonds publics pour développer des techniques médicales ultraperformantes, visant à «enrichir la littérature», sans se soucier de ce qu’elles coûteront aux assurés. L’aspect économique devrait constituer l’objectif premier de tout projet de recherche financé par les collectivités publiques. Le virage des cheapmed est inévitable à plus ou moins long terme; et le moins long terme serait le mieux.