«Ma jeunesse apporte un surcroît d’énergie»

  • Prodige de la politique, Valentin Christe est le plus jeune président du conseil communal qu’ait connu Lausanne.
  • Elu le 1er juillet dernier, aujourd’hui dissident de l’UDC, l’édile a trouvé ses marques dans un rôle qui lui plait.
  • Ambitieux, volontaire et passionné de politique, le libéral-conservateur vise désormais le Grand conseil.

  • A 26 ans,Valentin Christe préside le Conseil communal depuis six mois. verissimo

    A 26 ans,Valentin Christe préside le Conseil communal depuis six mois. verissimo

«Je raisonne en termes d’opportunités politiques»

Quelle impression générale tirez-vous de vos 6 premiers mois à la tête du Conseil communal?

Très bonne, même si c’est vrai, au début on est un peu jeté dans le bain et qu’il faut vite s’adapter. J’aime beaucoup le contact avec les gens, alors c’est un grand plaisir. Mon prédécesseur Yvan Salzmann, qui fut aussi mon professeur, m’a dit dès le début, en forme de boutade: «Tu verras, ça ne dure qu’une année» .

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans cette fonction?

Il y a une importante charge de représentation qui prend beaucoup de temps. Mais je suis toujours très étonné de voir à quel point les gens sont flattés et touchés que le président du Conseil communal se déplace pour leur manifestation. Cela montre que la charge symbolique de la fonction est intacte.

Que n’aviez-vous pas anticipé en revanche?

On va dire l’esprit taquin de certains collègues du Conseil qui, de temps en temps, déposent des amendements de dernière minute, parfois au mépris du règlement et sur lesquels, en tant que président, je dois trancher (sourire). Mais bon, c’est mon rôle de faire en sorte que le débat parlementaire se déroule correctement et dans de bonnes conditions, et ça me plaît bien!

Vous n’avez que 26 ans. Cela joue-t-il un rôle sur la manière dont vous assumez votre fonction?

Certains se sont interrogés sur mon aptitude à diriger les débats au vu de mon jeune âge et de ma relativement courte expérience politique. Dès lors que le Conseil communal m’a choisi, j’ai toute la légitimité pour présider l’assemblée. J’ai été élu avec 10 voix d’écarts et les retours sur la manière dont je dirige les débats sont positifs. En outre, ma jeunesse apporte un surcroît d’énergie, une ouverture d’esprit et un regain d’intérêt de la part des personnes que je rencontre.

Vous êtes-vous préparé à cette fonction?

Oui, avant de commencer mon mandat, j’ai regardé en replay les séances du Conseil pour voir comment cela se passait du point de vue du président (rires)!

Vous avez été élu dans un contexte particulier de crise avec l’UDC (qui a conduit à la création du parti libéral-conservateur, ndlr). Cela vous a-t-il posé des soucis pour votre présidence?

Non, il n’y a vraiment pas eu de difficulté particulière. Il s’agissait clairement d’un problème de personnes et pas du tout de ligne politique avec l’UDC.

Êtes-vous toujours exclu de l’UDC?

Je ne sais pas, car au niveau vaudois, une procédure judiciaire est en cours. J’ai appris mon exclusion par voie de presse et rien ne m’a jamais été notifié officiellement. C’est une situation regrettable bien sûr et pour ma part, je me considère toujours rattaché à l’UDC Suisse.

Et si l’exclusion venait à être confirmée?

Avec mes collègues, nous nous sommes engagés dans une démarche de création d’un nouveau courant politique, le parti libéral-conservateur, doté d’une sensibilité un peu plus urbaine, que nous estimons importante pour Lausanne. Nous verrons donc ce que cela donnera aux prochaines élections cantonales...

Vous serez donc candidat en avril prochain?

Oui, j’ai l’ambition d’être élu au Grand conseil l’an prochain, en effet. Je suis très attaché à mon canton et j’ai le sentiment que certaines décisions politiques sont mauvaises. J’aimerais donc bien avoir mon mot à dire là-dessus.

Et si votre parti perdait son pari et ne décrochait aucun élu?

C’est clair, si nous sommes balayés nous nous poserions des questions. Pour le reste, à titre personnel, je ne raisonne pas en termes de carrière mais d’opportunités politiques. Ce qui m’intéresse c’est de servir la communauté, peu importe la manière.

Quels sont vos souhaits pour l’année 2017?

Eh bien que le parti libéral-conservateur réussisse son implantation. J’espère que nous réussirons également le lancement de notre initiative sur la priorité indigène.

Et en tant que président du Conseil communal?

Je souhaite que notre ville aille mieux et que nos institutions soient toujours plus en mesure de répondre aux attentes des citoyens, en travaillant de manière efficace et en bonne intelligence. À tous mes concitoyens je souhaite une bonne année et une bonne santé, surtout pour les plus âgés.

Dansle sillage de Voiblet

Né il y a 26 ans, Valentin Christe est également étudiant en droit. Passionné de politique, il est entré au Conseil communal au cours de la précédente législature. Son engagement politique remonte au référendum sur l’interdiction des minarets accepté en 2009 par le peuple suisse, et les remarques remettant en cause la démocratie directe qui s’en sont ensuivies. Il s’inscrit à l’UDC Vaud dont il sera exclu lorsqu’il décidera de suivre son mentor Claude-Alain Voiblet entré en dissidence avec le tout frais Parti libéral-conservateur. Il est élu président du Conseil communal lausannois le 1er juillet dernier au nez et à la barbe de son ancien camarade de parti, l’UDC Philippe Ducommun.