BÉATRICE MÉTRAUX • Pour la Conseillère d’État écologiste, la nouvelle loi est nécessaire pour construire plus de logements et moins chers.
Et en quoi la situation actuelle sur le plan du logement est-elle insuffisante?
La situation de pénurie qui règne sur notre canton depuis plus de 15 ans est insupportable. Les loyers ont plus que doublé sur l’arc lémanique alors qu’ils n’ont augmenté que de 15 à 30 % dans d’autres centres urbains en Suisse. Le marché n’a pas su y répondre et il revenait donc au Conseil d’État de proposer de nouveaux outils incitatifs.
En quoi la future LPPPL est-elle une bonne réponse à la pénurie de logements qui touche le canton?
Cette loi est le fruit d’un large consensus politique avec les milieux immobiliers raisonnables et les milieux de défense des locataires. La LPPPL offre des avancées importantes en matière de promotion et de préservation du parc locatif. Plus de logements et moins chers.
Les opposants à cette loi arguent du fait qu’elle organise artificiellement une pénurie de logements. Est-ce une critique justifiée?
Non. La pénurie actuelle n’a rien d’artificiel et elle profite beaucoup à quelques promoteurs peu scrupuleux. La LPPPL permet de s’assurer que des logements accessibles financièrement soient créés dans ce canton, pour les jeunes, les personnes âgées et les familles.
L’autre reproche est que la loi multiplie les procédures, augmente la charge administrative des acteurs de l’immobilier et aboutira selon leurs propos à une véritable « usine à gaz »…
Les opposants agitent le spectre d’une usine à gaz, alors que les dispositions sont très claires et très simples. De plus, elles ne s’appliquent qu’en cas de pénurie avérée dans les districts.
Enfin, les opposants dénoncent le fait que la loi rendra les rénovations beaucoup plus difficiles, ce qui dégraderait le parc locatif actuel. Vrai ou faux?
Faux. La loi offre des assouplissements par rapport à la situation actuelle et permet des travaux au nom de l’intérêt général. Ces cinq dernières années, moins de 1% des demandes de rénovations ou transformations ont été refusées. La raison: elles visaient surtout à faire prendre l’ascenseur aux loyers.
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