Bientôt la fin des curatelles imposées vaudoises

  • Jean Christophe Schwaab, conseiller national.

    Jean Christophe Schwaab, conseiller national.

Pour beaucoup de Vaudoises et de Vaudois, recevoir une lettre de la Justice de Paix, c’est l’angoisse: «mince, j’ai été chopé pour une curatelle…». Vaud est en effet le seul canton à appliquer à la lettre le droit fédéral, qui permet d’imposer à tout un chacun la charge de curateur (autrefois appelée tuteur), c’est-à-dire l’obliger à gérer les affaires d’une personne en difficulté, même si c’est compliqué, même si on ne la connaît pas du tout, même si on n’a jamais été formé pour cela. Depuis que je fais de la politique, je me suis battu, avec d’autres élus et citoyens, membres d’associations comme «action tutelles», pour mettre un terme à cette «spécialité vaudoise» aussi absurde qu’arbitraire. Absurde, car tous les autres cantons ont bien compris qu’un curateur ne fera du bon travail que s’il est volontaire. Arbitraire, car cela pouvait tomber sur n’importe qui. Quand j’étais député au Grand conseil, le Conseil d’État retoquait toutes les propositions pour abolir cette pratique en disant: «c’est du droit fédéral, c’est Berne qui décide». Élu à Berne, j’ai donc proposé de changer le droit fédéral. Mon initiative parlementaire a été acceptée en commission sans opposition et passera en mai devant le Conseil national. Le Conseil d’État vaudois a bien compris que l’exception vaudoise était vouée à disparaître et a donc fini par l’abolir. Il met actuellement en place une réforme qui vise à confier certaines curatelles à des volontaires formés et encadrés. C’est un soulagement pour toutes les Vaudoises et tous les Vaudois, qui n’auront bientôt plus à craindre de se faire imposer cette lourde charge contre leur gré. Et c’est aussi un plus pour les personnes sous curatelle, qui seront désormais soutenues soit par des professionnels chevronnés, soit par de vrais volontaires motivés.