Chaque semaine un invité dégaine donc son six coups pour nous parler de son Lausanne. Pascal Jaquet, alias Sapin, commence lui par dégainer ses bombes de peinture et un magnifique revolver en carton multicolore. L’artiste, qui se définit lui-même comme le «graffeur officiel de la Ville de Lausanne», et est en plein travail sur un boîtier électrique rue Centrale, est aussi «illustrateurecycleur» et conçoit de nombreux collages en carton. C’est à lui que nous devons la campagne de relooking des armoires électriques de la ville avec de l’art urbain. La ville devient ainsi plus ludique et réjouissante, dès que l’art s’en approprie ses plus banals apparats. À tel point que bientôt, des parcours touristiques seront créés dans Lausanne autour de l’art urbain légal et illégal.
COUP DE GUEULE
Le poids administratif de la Police du Commerce qui nous écrase de démarches, de frais et de taxes. C’est un réel frein à l’aboutissement de nombreux projets artistiques, alternatifs et culturels. Il faudrait simplifier et alléger le système avant qu’il ne finisse par étouffer l’esprit d’initiative et le dynamisme socio-culturel de la cité.
COUP DE BOULE
La politique de la ville en ce qui concerne la vie nocturne. Les décisions prises vont à l’inverse du bon sens ou sont au profit des gros clubs et au détriment des petits établissements. Tout centraliser du côté du Flon me semble une mauvaise idée qui conduit vers une aseptisation du centre ville et une centralisation des nuisances dans un quartier qui ne m’attire déjà pas.
COUP DE POUCE
La politique de la ville très encourageante pour le street art et le développement des murs légaux (les murs ou tu as le droit de graffer). Quand tu vois l’espace libéré pour la publicité, tu es scandalisé par cette agression visuelle. Favoriser les arts urbains c’est offrir une alternative à cette pollution visuelle et se réapproprier l’espace public.
COUP DE FOUDRE
Le dramaturge Massimo Furlan. J’apprécie particulièrement son travail qui mêle engagement social et politique, humour et théâtre contemporain. Il crée des approches originales, de vraies propositions artistiques, loin des sentiers battus. Un des Lausannois les plus créatifs de sa génération, à la portée internationale.
COUP DE CŒUR
Le Café Saint-Pierre, grand classique, adresse incontournable, mais qui essaye sans cesse de se ré-inventer. Dernièrement ils ont lancé des soirées «Silence» au cours desquelles on ne peut pas parler. Plus qu’un débit de boissons, c’est un vrai lieu urbain d’effervescence culturelle.
COUP DE CHAPEAU
Le Municipal Jean-Yves Pidoux, en charge des services industriels, qui a soutenu dès le début ce projet sur les armoires électriques. Pas évident de faire passer un projet en Municipalité autour du street art, trop souvent associé au vandalisme et à l’illégalité. Qu’un Municipal s’engage à nos côtés pour promouvoir cet art vivant mérite un coup de chapeau!