Elections cantonales: Le statu quo triomphe encore

  • Dimanche dernier, les Vaudois ont plébiscité le statu quo en élisant la Verte sortante Béatrice Mettraux et la socialiste Cesla Amarelle au Gouvernement.
  • Le ticket Nicolet-Chevalley, malgré un score plus qu’honorable, n’a pas réussi à gagner son pari et modifier en profondeur la composition du Conseil d’Etat.
  • Le gouvernement version 2017 consacre le «compromis dynamique» cher à l’axe Broulis-Maillard et que les Vaudois appellent encore de leurs vœux.
  • Sa composition politique pour la législature 2017-2022 demeure donc inchangée dans ses équilibres avec 3 socialistes, 1 Verte et 3 libéraux-radicaux.
  • Seule nouvelle, Cesla Amarelle devrait selon toute vraisemblance reprendre le dicastère laissé vacant par Anne-Catherine-Lyon.
  • S’inscrivant dans la continuité, le Grand Conseil garde pour sa part sa majorité de droite. Quelques surprises néanmoins avec des retours gagnants et des vestes mémorables.

  •  Le nouveau Gouvernement vaudois pour la législature 2017-2022. jean-bernard sieber / arc

    Le nouveau Gouvernement vaudois pour la législature 2017-2022. jean-bernard sieber / arc

Grand Conseil: Gilles, Fabienne, Léonore, Sergei, Alberto, Claude-Alain et les autres...

Jacques Neirynck, le papy qui n’a pas résisté

C’était manifestement la candidature de trop. A 86 ans, l’ancien conseiller national et député souhaitait à nouveau siéger au Grand Conseil, pour représenter les intérêts des plus âgés et des retraités. Raté: les Vaudois, manifestement lassés par son omniprésence et sa longévité n’ont plus voulu de lui.

Fabienne Despot, décidément trop à l’écoute

L’UDC de la Riviera, et ancienne présidente du parti, ne sera pas de la prochaine législature. Les électeurs l’ont sèchement renvoyée à la maison, où elle aura tout le loisir de méditer sur son goût pour les querelles intestines et les enregistrements clandestins.

Claude-Alain Voiblet, lost in translation

Autre victime des règlements de comptes à la droite de l’échiquier politique, le libéral-conservateur ex-UDC, dissident dans l’âme et pourtant rompu à l’art de la communication, se voit également sanctionné en ne parvenant pas à sauver son siège au parlement.

Sergei Aschwanden, ippon à confirmer

Le PLR et judoka Sergei Aschwanden entre enfin au Grand Conseil. Une belle consécration pour ce médaillé olympique, directeur du centre sportif de Villars-sur-Ollon, qui après une tentative au Conseil national, réussit enfin son pari politique. Il reste à cet hyperactif dans l’âme à confirmer qu’il sera aussi à l’aise au parlement que sur un tapis de judo.

Gilles Meystre, caramba, raté!

Hyperactif, le pétillant conseiller communal lausannois PLR et président de Gastro Vaud croque la vie à pleines dents. Le Grand Conseil, ce sera malheureusement pour la prochaine fois, cet épicurien dans l’âme et amoureux de la chose publique ayant raté son entrée... d’à peine 48 voix. Bonne nouvelle en revanche pour les restaurateurs vaudois qui garderont leur infatigable VRP disponible à plein temps.

Marc Vuilleumier, le retour du Jedi

Sans conteste, l’homme est populaire. Son affabilité et sa gentillesse en font une valeur sûre du POP qui aurait eu tort de se priver d’une telle locomotive. Après 10 ans de Municipalité, et toujours en proie au virus de la politique, le voilà donc qui revient au Grand Conseil. Camarades, le revoilà!

Alberto Mocchi, Vert mais pas encore mûr

Autre tête d’affiche à rater son pari, le président des Verts vaudois ne siègera pas au plénum à ... 4 voix près. Une déception pour ce jeune Vert passionné et engagé, mais qui ne craint pas les revers électoraux. Que les Vaudois se rassurent: l’homme n’abdiquera pas et continuera à solliciter leurs suffrages.

Christian Van Singer, une demi-vie éternelle

Non réélu au Conseil national en octobre 2015, le Vert retrouve un strapontin au parlement vaudois dans un come-back incroyable et complètement inattendu. Nul doute que cet ancien porte-parole de l’association «Sortir du nucléaire», âgé de 67 ans et militant dans l’âme, marquera cette prochaine législature de son inoxydable présence irradiante.

Léonore Porchet, passionaria en herbe

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. A 28 ans, la présidente des Verts lausannois, conseillère communale depuis 2015 et historienne de l’art de formation, entre au Grand Conseil, dès sa première tentative. Hyperactive aux convictions bien tranchées, présente sur tous les fronts y compris la très épineuse question des réfugiés, cette authentique passionaria en devenir, au verbe haut et au romantisme politique avéré devra se familiariser avec les arcanes feutrées d’un parlement très masculin et bien plus âgé.