Les éducateurs de la petite enfance, une denrée rare

PENURIE • Morges peine à fidéliser ses éducateurs de la petite enfance, qui ont tendance à aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. La Municipalité réfléchit à des solutions.

  •  Il est très difficile de fidéliser les éducateurs-trices déjà en fonction. DR

    Il est très difficile de fidéliser les éducateurs-trices déjà en fonction. DR

Un peu partout en Suisse romande, les éducateurs de la petite enfance représentent une denrée rare. Métier difficile, tournus important et manque de formation contribuent à rendre difficile le recrutement pour les communes. Et Morges n’échappe pas à la règle, traversant actuellement une de ces périodes récurrentes durant lesquelles il est difficile de répondre à la demande et pourvoir tous les postes disponibles.

«Effectivement, il y a une pénurie sur le marché, confirme Sylvie Podio, la municipale en charge de l’enfance et de la jeunesse. Cela induit aussi chez nous une petite tension, et ce même si nous n’avons plus ouvert de nouvelles places d’accueil depuis la crèche de Beausobre».

Et pour cause: non seulement il est difficile de pourvoir de nouveaux postes, mais il est également très ardu de fidéliser les éducateurs-trices déjà en place. Le métier est incontestablement exigeant, les rémunérations pas toujours très attractives, et puis à Morges, les éducateurs travaillent 42 heures par semaine, contre 40 ailleurs.

Volatilité

«Nous avons malgré tout des conditions de travail plutôt attractives, précise Sylvie Podio. Cette volatilité que l’on observe pour ce type de personnel relève plutôt d’autres paramètres, liés aux caractéristiques de la profession. Il y a bien sûr le manque de formation, mais aussi le fait que pour nombre d’éducateurs, changer de crèche est un moyen de changer d’environnement dans un métier fatiguant et exigeant sur le plan physique, aussi bien qu’en termes de responsabilité. Ceci d’autant que Lausanne, avec son côté grande ville, peut sembler très attractive. Il arrive souvent d’ailleurs que des éducateurs partent, puis reviennent ».

Reste que le problème demeure entier. Et la Municipalité réfléchit dans la mesure de ses prérogatives, à diverses pistes pour fidéliser et stabiliser au maximum son personnel de la petite enfance : élaboration d’une convention collective, formation d’apprentis supplémentaires, assouplissement sur la reconnaissance des diplômes. «Nous menons en outre une réflexion pour varier le quotidien et améliorer les conditions de travail de ces éducateurs, conclut Sylvie Podio. Ainsi, il serait tout à fait envisageable d’assouplir leurs horaires et leur régime de vacances. Les enseignants par exemple disposent de vacances bloquées, mais celles-ci durent 13 semaines, alors que les éducateurs de la petite enfance n’ont que cinq semaines de vacances, mais également bloquées. Des améliorations sont donc possibles».