Edouard Chapuis

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne

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    Edouard Chapuis

Edouard Chapuis, émérite noctambule lausannois originaire d’Aix-en-Provence, co-organisateur des fameuses soirées Lausanne C’était Mieux Avant au D! Club, est membre fondateur du projet musical Speedrax, qui, dans la lignée de Woodkid et M83, propose sur scène une expérience intense de live pop-electro très visuel, quelque part entre Pink Floyd et Daft Punk. Speerax est à savourer dans une série de concerts privés et secrets qu’il décline dans la région lausannoise (les dates sont à trouver en cherchant un peu...), en attendant de sortir un premier roman tout prochainement.

COUP DE GUEULE

Le prix prohibitif des loyers lausannois empêche ceux qui veulent démarrer de nouveaux projets et développer une activité en ville de trouver des locaux à prix abordables. Cette ville est beaucoup trop chère, plusieurs quartiers sont devenus carrément des propriétés privées destinées à la spéculation immobilière plutôt qu’à un développement urbain dynamique. Les artistes, les créateurs et les start-ups n’ont pas les moyens exigés pour s’implanter en ville.

COUP DE BOULE

J’ai envie de secouer les résignés, les immobiles, les passifs, ceux qui ont renoncé. Plus qu’un coup de boule, c’est un coup de pied au cul que je veux leur donner. Nous sommes tous confrontés, quotidiennement, à l’exclusion, au racisme, au sexisme, aux discriminations, à la violence sociale. Il y a ceux qui choisissent d’agir, à leur échelle, sans prétention, et en conscience, et ceux qui ne font rien. C’est ceux-là que j’ai envie de secouer, car ne rien faire peut parfois être encore pire.

COUP DE POUCE

Pour de mauvaises raisons, de nombreux projets musicaux d’excellente qualité n’ont pas suffisamment accès aux scènes de la région. Pour exister, la musique doit se produire en live. Il y a ici une créativité musicale exemplaire et pleine de potentiel. Des groupes comme Maddam, Muthoni Drummer Queen ou encore Ella Soto méritent d’être soutenus, programmés en salles, en festivals, mais hélas ce n’est pas le cas. C’est peut-être un manque de lieux, mais c’est aussi et surtout un manque de volonté de la part des programmateurs qui n’osent pas s’aventurer hors des sentiers battus.

COUP DE FOUDRE

Michaël Kinzer, le nouveau chef de la culture de la Ville de Lausanne. Non seulement il est très sympa, mais il a déjà fait tellement de choses dans la culture, toujours de manière libre, innovante et pertinente, toujours avec une soif de curiosité, une grande sensibilité et un intérêt pour la création, qu’il va certainement apporter un grand bol d’air à la politique culturelle lausannoise, et peut-être par ricochet les prémices d’un nouveau courant sur la façon de mener la politique culturelle de la ville.

COUP DE CŒUR

Je n’ai pas d’adresse favorite, j’aime aller partout, je suis curieux et gourmand de découvertes. Mon vrai stamm, c’est mon studio d’enregistrement, à Pully. Sinon, mon endroit préféré de la ville c’est le chemin qu’il y a de chez moi jusqu’au centre, cet axe qui va de Pully à St-François, avec ses vues magnifiques, ses jardins, l’opéra au milieu, les immeubles art déco de l’Avenue de Rumine, ses commerces. Je ne m’en lasse pas.

COUP DE CHAPEAU

Malgré sa taille qui la rapproche plus d’un village que d’une mégapole, il y a un esprit d’ouverture et une dynamique cosmopolite à Lausanne un peu comme on peut trouver à New York, Londres ou San Francisco. Lausanne est une ville mélangée et ouverte, et je souhaite qu’elle garde ce cap.