Les 6 coups de... Béatrice Leresche

  • Béatrice Leresche

    Béatrice Leresche

Cette lausannoise pur souche, ancienne enseignante, enchante la ville de ses histoires depuis treize ans, avec les Contes à ReBourg au Bourg (reprise dès le 8 octobre), créés avec Claire-Anne Magnollay, et le festival «Les 7 Langues du Dragon» (avec l’association Swisstales), dans le cadre de Lausanne Estivale. Pour Béatrice Leresche, raconter des histoires c’est une vieille histoire, une passion, un feu vif, qui est devenu maintenant un métier. Etre conteuse au troisième millénaire, à l’heure du tout numérique, qu’est ce que cela signifie? C’est une mémoire vivante et un acte de résistance, la transmission de la parole orale, le raccommodage du lien social. On raconte des histoires à toutes sortes de publics, réunis ensemble dans des lieux improbables, des coins de rue, des bistrots, des bibliothèques. Le conte fait sauter les frontières entre les cultures, les pays, et les gens. Et même si leur art est encore considéré comme mineur, les conteurs professionnels militent aujourd’hui pour qu’il soit reconnu à sa juste valeur: l’essence même des arts de la scène.

COUP DE GUEULE

Le stationnement public payant, déjà très cher, est maintenant appliqué entre 12h30 et 14h, et aussi dans les zones jusqu’alors gratuites. Ces heures et ces zones gratuites permettaient d’aller en ville plus facilement pour manger un morceau, boire un verre avec des amis, faire quelques courses. Cette nouvelle politique du «tout payant tout le temps payant» sera certainement mauvaise pour les commerces en ville. C’est aussi un signal négatif qui donne l’image d’une gestion peu généreuse et peu accueillante de la ville.

COUP DE BOULE

C’est une honte que l’initiative UDC pour interdire la mendicité à Lausanne ait été validée par le Grand Conseil. Dans nos sociétés de riches, c’est choquant de voir que des populations en difficulté soient obligées d’en arriver à la mendicité pour pouvoir survivre. Peut être que cette volonté d’interdiction est un acte pour se voiler la face et refuser de constater à quel point la répartition des richesses est mauvaise dans notre pays. La mendicité est un flagrant constat d’échec de nos sociétés qui favorisent toujours les plus riches.

COUP DE POUCE

Les guides d’accueil du MDA. Ces retraités actifs, anciens professeurs, cadres, architectes ou secrétaires, amoureux de Lausanne, et forts d’une grande générosité, donnent de leur temps et partagent leur connaissances pour faire découvrir la ville auprès des touristes comme de la population locale et des écoles, toujours avec beaucoup d’imagination et de didactisme.

COUP DE FOUDRE

Kata Trüb, de l’association Le Salopard, à l’origine du projet culturel du Bourg dès sa création en 2005. Grâce à sa programmation qui sort des sentiers battus, le Bourg arrive à toucher un public jeune tout en leur proposant quelque chose de différent, assez pointu, et toujours éclectique. Pendant le Festival de la Cité, le Bourg se déplace aux Grandes Roches avec une très bonne scène musicale. C’est grâce à Kata que j’ai ces six dimanches au Bourg pour programmer des contes pour les familles et le jeune public.

COUP DE CŒUR

Le Café de l’Hôtel de Ville, à la Palud, tout petit mais incontournable, et un coup de cœur tout particulier pour sa cuisinière, Marie, qui concocte des menus toujours savoureux et souvent végétariens. C’est bien présenté, frais, local, l’accueil est franc et généreux, le lieu sincère et chaleureux. Et leurs desserts maison sont délicieux!

COUP DE CHAPEAU

Chapeau bas au Service des Parcs et Jardins de la Ville. Non seulement les parcs sont magnifiques, je m’y balade souvent, notamment à Mon-Repos, mais il y a en plus beaucoup de créativité, de générosité et même un petit vent de folie dans leur aménagement. Par exemple, au chemin du grès, entre la route qui descend et celle qui monte, il y a une prairie sauvage qui offre une bouffée verte ébouriffée et bienvenue.