Profanation de tombes: combattre la stupidité par l’intelligence

  •  Pascal Gemperli,  Président de l’Union vaudoise  des associations musulmanes dr

    Pascal Gemperli, Président de l’Union vaudoise des associations musulmanes dr

Quelle intention, quelle émotion peut pousser une personne à aller profaner la tombe d’un inconnu, de toucher à sa paix de mort? Et quelles émotions cela provoque en chacun de nous? L’incompréhension, la tristesse, la colère, le désir de justice, voire de vengeance? La réponse à ces questions sera individuelle et dépendra aussi de notre conception de l’Homme.

Je crois dur comme fer à la justice réparatrice, à la médiation, mais dans certains cas, la justice punitive peut avoir un impact éducatif sur les auteurs et un effet restauratif pour la société. C’est dans cette optique là et jamais comme acte de vengeance qu’il faut la concevoir. Indépendamment du sort des auteurs de ces délits précis, nous devons nous interroger comme collectivité sur la réponse à donner à la montée des actes haineux dans notre société, quel que soit l’auteur, quelle que soit la victime.

En cette période de foisonnement des attributions négatives et des amalgames des principes islamiques, je me permets de tenter une contribution positive qui se prête pour l’exercice. Sur base de ma foi islamique, je crois que chaque humain porte en soi les capacités pour le mal comme pour le bien.

Promouvoir le deuxième au détriment du premier est l’essence même du djihad, cet effort pour le bien, que chacun de nous doit fournir continuellement pour soi-même tout comme pour la société. C’est un effort individuel et collectif. Le Coran nous enseigne comment faire: «Repousse le mal par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux.» Combattons la stupidité par l’intelligence, la nuisance par la bénignité, la vengeance par le pardon et la haine par l’amour.