Sophie Michaud Gigon

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne

  • Sophie Michaud Gigon

    Sophie Michaud Gigon

Cette Lausannoise ayant grandi à Prélaz a tissé un lien indéfectible avec la nature depuis toute petite, et est toujours à sa recherche aux quatre coins de la ville. Ce lien viscéral, physique, Sophie Michaud Gigon le vit avec le lac, le bois de Sauvabelin, la forêt de Chalet-à-Gobet, et les parcs de la ville. Ancienne directrice de Pro Natura Suisse romande, Secrétaire de la Fédération Romande des Consommateurs, conseillère communale chez Les Verts depuis 2007, elle défend l’idée que la politique concerne tout le monde car c’est la gestion des affaires de la cité pour mieux «vivre ensemble», et que cet objectif est atteint au mieux quand les énergies citoyennes nourrissent les énergies politiques. Elle aime les villes qui laissent moins de place aux voitures et plus de place aux piétons, les habitants qui s’investissent dans leur ville et pour leurs voisins, et apprécie les endroits conviviaux, rêvant d’un biergarten à l’Art Brut ou d’un café-jeux parents/enfants à l’image de la Grenette, tel qu’il en fleurit à Berlin, avec des hamacs, des jeux et plein de bonnes choses à manger pour les adultes comme les enfants.

COUP DE GUEULE

La ville n’est pas suffisamment pensée pour les piétons. Quand le pied de la Cité est réservée aux piétons le temps du festival, c’est un vrai engouement dans le quartier dans lequel on prend plaisir à flâner. Toutes ces initiatives pour se réapproprier l’espace public sont positives et doivent être facilitées par les autorités. Autre exemple, les piétons ne devraient pas devoir être secondaires par rapport aux voitures en ville (hormis les véhicules d’urgence) et ils devraient bénéficier des feux verts par principe plutôt que l’inverse comme actuellement.

COUP DE BOULE

Se réapproprier la ville c’est aussi la respecter. Le respect de l’espace public, c’est notamment éviter le littering et les déchets sauvages, prendre le temps de ramasser après les fêtes du week-end ou les piques-niques du dimanche au bord du lac, ou ne pas prendre les trottoirs pour un cendrier géant. Il faut respecter les espaces et le patrimoine public, tout comme le travail de ceux qui l’entretiennent.

COUP DE POUCE

J’ai envie de donner un coup de pouce à toutes les initiatives citoyennes qui tendent vers une amélioration de la vie en ville comme l’épicerie en vrac La Brouette, ou l’initiative «Le Yoga dans le Parc». Il faut valoriser l’implication des habitants dans la vie de la cité. Ce n’est pas le statut ou le passeport mais ce que vous ferez pour votre quartier ou votre ville qui a de la valeur à mes yeux.

COUP DE FOUDRE

J’ai rencontré les cinq chefs lausannois du «Dîner des Chefs» organisé par Lausanne à Table à la fin de l’été. Ces cinq cuisiniers nous ont littéralement vendu du rêve dans un cadre incroyable, celui de l’Eglise St-François. C’était une sorte de Sainte Cène laïque dédiée au bon vivre et au bien vivre, empreint de beauté et de générosité. Ce genre d’initiative est un bel exemple de l’immense offre culturelle et festive que propose la Ville.

COUP DE CŒUR

J’aime le côté mélancolique et plein de verdure du quartier du Désert: l’étang, la forêt, la maison de maître transformée récemment en maison de quartier. C’est un coin de Lausanne assez méconnu, donc tranquille, j’aime y courir, mais aussi prendre le temps de m’y poser un moment pour réfléchir, faire une pause, car je suis plutôt tout le temps dans l’action.

COUP DE CHAPEAU

J’aime le lac omniprésent, ses rives qui nous font vite sentir en vacances, comme en bord de mer, et ses panoramas plein d’horizon dès que nous prenons un peu de hauteur. Mais Lausanne est le contraire d’une belle assoupie au bord du lac et est riche d’un grand dynamisme grâce à son tissu commerçant, culturel, sportif et associatif très riche. Ça bouge sans arrêt, il y a toujours de nouvelles choses à faire, de nouvelles initiatives. C’est une ville rythmée et colorée.