Doit-on encore parler de la Journée mondiale du sida en 2017?

  •  Sandrine Bonnet, directrice SID’Action

    Sandrine Bonnet, directrice SID’Action

La réponse est oui, oui, trois fois oui! Oui, tout d’abord parce que la transmission du virus est toujours une réalité. En 2016, il y a eu 542 nouvelles infections en Suisse. Ce qui veut dire que chaque semaine, sous nos latitudes, plus de 10 personnes apprennent qu’elles sont séropositives. Même si le chiffre tend à se stabiliser, les statistiques ne s’inversent toujours pas. Oui, car la grande majorité des personnes porteuses du VIH vivent toujours leur maladie dans le plus grand secret, voire dans la honte, sans en parler à leurs proches. Alors que, comme toute personne malade, les personnes séropositives ont besoin de soutien, d’écoute et d’amour, quelle que soit leur situation personnelle, sociale ou professionnelle. Oui, car le VIH est toujours accompagné de stigmatisation, de discrimination, souvent sournoises et extrêmement douloureuses pour ceux qui sont directement concernés. Le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida est là pour nous rappeler tout ça. Pour attirer notre attention sur le fait que la prévention doit continuer. Pour nous dire à quel point la solidarité est une valeur primordiale. Pour montrer aux personnes qui vivent avec le VIH qu’elles ne sont pas seules. Depuis quelques années, le sida a disparu du débat public. Il n’intéresse plus, alors qu’il est toujours présent, même si le quotidien des personnes infectées s’est beaucoup amélioré depuis quelques années grâce aux traitements qui permettent de maîtriser le virus. Mais les contraintes sont importantes et les effets secondaires à long terme représentent une inconnue non négligeable. Il faut donc continuer à se mobiliser le 1er décembre mais il ne faut pas oublier que les contaminations ont lieu toute l’année. www.sidaction.ch