Soraya Ksontini

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne

  • Soraya Ksontini

    Soraya Ksontini

Plus qu’une voix, Soraya Ksontini est un voyage. Un voyage entre Occident et Orient, un voyage entre états d’âmes intimes et horizons lointains, un voyage entre instruments traditionnels et technologie électronique... Après un premier EP, «Woody et moi», sorti en 2012, l’auteure-compositrice-interprète a embarqué cette fois dans son aventure le musicien nyonnais Christophe Calpini pour un second EP, «Monsieur», sorti chez Idylle Records (distribution: Irascible), qui distille un subtil mélange de chanson française électrifiée à des synthétiseurs sombres et profonds. La chanteuse lausannoise s’est tout d’abord fait remarquer par le grand public en 2007 en accédant à la finale de la Star Academy Maghreb. Dix ans plus tard, et sans concession, c’est une artiste libre, intense et douce qui poursuit son chemin musical, à découvrir sur scène lors d’une tournée à venir courant 2018, et sur Internet via le site musical MX3.

COUP DE GUEULE

L’arrêt du ramassage des déchets encombrants dans les quartiers. Avant, une fois par mois, on pouvait poser nos encombrants sur le trottoir, devant nos maisons, et cela créait une forme de marché de la récup’ de proximité improvisé qui créait du lien social entre voisins. On pouvait récupérer des affaires! Une fois j’ai ramené une vieille chaise à retaper et c’est même comme ça que j’ai trouvé ma planche de surf! C’était un pan de la vie de quartier agréable et impromptu. Maintenant il faut aller à la déchetterie, ce n’est pas pareil.

COUP DE BOULE

Un vrai gros coup de boule à ceux qui ont vandalisé le carré musulman au cimetière de Lausanne à l’automne dernier. C’est évidemment ultra-violent, complètement gratuit, et totalement inacceptable, surtout dans le climat actuel propice aux tensions et aux rancunes entre religions et entre communautés . Et puis le respect des morts c’est sacré dans toutes les cultures et les religions.

COUP DE POUCE

L’association Kalam, qui se situe avenue Dapples, fondée par Ammar Saad, un ami de la famille syrien d’origine, qui travaille à l’ONU, et est aussi professeur d’arabe. Kalam s’occupe de tout ce qui touche à l’intégration de jeunes réfugiés et demandeurs d’asile arabophones, notamment des syriens et des irakiens. Son programme consiste en un enseignement rapide de la langue française, mais aussi une assimilation rapide de l’environnement administratif, législatif, social et culturel suisse. Les migrants, dont tout le monde parle mais que peu aident réellement, l’association Kalam les prend par la main pour les aider à avancer et leur redonner leur humanité. Un engagement fort et nécessaire.

COUP DE FOUDRE

C’est une créatrice de bijoux, une jeune femme mystérieuse qui se fait appeler «La Brutte». Je l’ai découverte grâce à son compte Instagram. Elle vend aussi ses créations dans une boutique du centre-ville lausannois. Elle crée des bagues en argent brut pleines de force et de caractère, toujours des pièces uniques, qui tranchent avec la monotonie des vitrines de bijoutiers traditionnels.

COUP DE CŒUR

La réhabilitation de certains lieux insolites et symboliques comme le Kiosque St François ou le Montriond à l’entrée du Parc de Milan. Le Montriond, c’était de vieilles toilettes publiques qu’on n’a pas laissé tomber et qui sont devenues un café urbain actif plein de produits locaux et artisanaux. Revaloriser ces espaces oubliés et favoriser les initiatives de quartiers pour rendre la ville plus chaleureuses et plus vivante, voilà mon coup de cœur!

COUP DE CHAPEAU

Le M2! J’adore ce métro! Chaque fois que je le prends je me demande: «mais comment on faisait avant?». C’est l’artère incontournable qui relie tous les points stratégiques de Lausanne.