La technologie blockchain, dont le bitcoin est l’application la plus connue, est en passe de révolutionner de nombreux secteurs, de la finance à l’immobilier en passant, peut-être, par le système de vote. En supprimant les intermédiaires et en garantissant la confiance, cette technologie promet des transactions plus sûres, plus rapides et moins coûteuses. La capitalisation du bitcoin pèse à ce jour 237 milliards de dollars, et l’intérêt pour cette cryptomonnaie ne cesse d’augmenter.
En théorie, le canton de Vaud dispose d’atouts lui permettant de se positionner comme un espace d’innovation en matière de blockchain. Nous rassemblons en effet des compétences de pointe en matière d’informatique et de cryptographie (EPFL), et bénéficions d’une expertise importante dans le secteur financier. Malheureusement, force est de constater que la volonté politique fait défaut. Questionné par le soussigné sur l’existence d’une «stratégie bitcoin», le gouvernement a botté en touche, affirmant que les conditions-cadres à même de régir ce domaine relèvent… de la Confédération. Quelle audace! Si Vaud traîne les pieds, d’autres n’ont pas attendu: véritable «Crypto Valley», le canton de Zoug se positionne comme l’un des centres mondiaux du bitcoin. Si les initiatives privées constituent le moteur de la croissance, les collectivités publiques ne sont pas en reste, et ont compris l’intérêt qu’elles ont à soutenir ce secteur. La ville de Zoug propose par exemple une carte d’identité digitale à ses habitants, basée sur la blockchain. L’Ethereum, technologie complémentaire au bitcoin et deuxième plus importante cryptomonnaie, a d’ailleurs été conçue dans le petit canton.
Sur les bords du Léman, le Conseil d’Etat est-il conscient qu’une révolution est en marche?