«Les finances ne sont pas une fin, mais un moyen!»

- La Municipale Florence Germond apparaît comme la «dame de fer» de la Municipalité.
- Depuis son entrée en fonction, elle fait preuve d’une implacable volonté de préserver les finances communales.
- Entretien-bilan à mi-législature avec une argentière qui, plus que jamais, revendique ses convictions socialistes.

  •  «Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois» valdemar verissimo

    «Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois» valdemar verissimo

  •  «Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois» valdemar verissimo

    «Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois» valdemar verissimo

  •  «Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois» valdemar verissimo

    «Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois» valdemar verissimo

«Mon objectif est de garantir les prestations offertes aux Lausannois»

L’affaire Broulis de manière incidente, les malversations supposées à Beaulieu... Il y a comme un parfum de remise en ordre budgétaire à la Ville...

Et en ce qui concerne les questions fiscales en particulier, le contrôle administratif a été mis en place 1 à 2 ans avant que j’arrive en fonction. Cela étant, c’est vrai que nous avons le souci d’améliorer le fonctionnement de l’administration et des entités externes de la Ville. La Municipalité souhaite renforcer le contrôle et le suivi de ces participations car les enjeux sont importants.

Est-ce à dire qu’auparavant régnait un certain laxisme?

Pas forcément. C’est surtout l’évolution de la société qui veut ça. Depuis quelques années, les collectivités ont délégué davantage de tâches, comme par exemple la gestion des déchets, à d’autres entités. Aujourd’hui, il apparaît que les structures de suivi et de contrôle ne sont plus suffisantes, d’autant que l’agglomération lausannoise s’est beaucoup développée et qu’en tant que ville-centre, nous accueillons de plus en plus d’usagers. Nous avons donc une volonté de mettre en place un système de contrôle plus rigoureux. On ne peut plus faire de la gestion à la bonne franquette, surtout quand la société s’est judiciarisée et a évolué vers plus d’exigence en termes de normes.

Rigueur, contrôles, gestion, etc: est-ce un cadeau pour une socialiste de gérer les finances communales?

J’ai toujours à l’esprit que l’amélioration des finances n’est pas un but en soi, mais un moyen de répondre aux besoins de la population. Des finances équilibrées me tiennent à cœur pour que les générations suivantes puissent elles aussi mener à bien leurs projets, à l’image des précédentes qui nous ont légué le ballet Béjart, l’installation du CIO ou encore les infrastructures de transports et les services industriels. A l’avenir, la situation financière de la Ville sera difficile car nous devrons absorber le choc des réformes fiscales. La Ville va perdre 50 millions, compensés en partie par la péréquation intercommunale mais cela impactera malheureusement également d’autres communes...

On vous sent très inquiète pour l’avenir des finances communales...

Oui, il y a un tel contraste entre la situation financière des communes et celles de l’Etat qui n’a plus de dette, alors que celle des communes a beaucoup augmenté! C’est d’ailleurs en partie le résultat de la bascule de la facture sociale aux communes. De fait, en réalité, un tiers de la diminution de la dette de l’Etat a été absorbée par les communes. Le rééquilibrage des flux financiers entre les communes et le canton est donc clairement un enjeu majeur des années à venir.

Avoir les yeux rivés sur l’argent, est-ce bien socialiste?

Et comment! Car ce qui me tient à cœur c’est bien, au-delà des économies réalisées et des choix budgétaires, de garantir les prestations à la population. Je rappelle en outre que nous avons un programme de législature qui prévoit des dépenses supplémentaires pour la police, pour la petite enfance, etc. L’enjeu est donc de continuer à assurer toutes ces prestations mais aussi de dégager des marges pour répondre aux nouvelles attentes de la population, en matière d’accueil de jour, par exemple.

Le hic, c’est que les nécessités d’équilibres budgétaires font que la classe moyenne se sent de plus en plus pressurée…

C’est vrai que nous avons pris des mesures sur une ou deux taxes. Mais les mesures d’économies et d’efficience ont surtout concerné l’administration et son fonctionnement. Par exemple, nous avons mutualisé les achats de véhicules de nos services afin qu’ils soient opérés sur la base d’un appel d’offre. Résultat: 300’000 francs d’économies. Autre exemple: nos vins étaient stockés dans un lieu qui n’appartenait pas à la Ville. Après évaluation, nous avons pu les transférer dans l’un de nos bâtiments avec 50’000 francs d’économies à la clé. Et il y a bien d’autres exemples qui montrent qu’il n’y a pas que le citoyen qui fait des efforts.

Oui, mais malgré cela, le contribuable a le sentiment d’être trop sollicité!

La vérité, c’est que les questions qui impactent réellement et en profondeur le pouvoir d’achat des Lausannois ne relèvent souvent pas de la compétence de la Ville. Il s’agit, pour l’essentiel, des assurances maladie et du logement. Dans ce dernier domaine d’ailleurs, la Ville a consenti un engagement fort pour mettre à disposition de la classe moyenne des logements à prix coûtant.

Vous ne vous sentez donc pas en porte-à-faux avec vos convictions?

Absolument pas! Je travaille sans relâche à servir les intérêts du plus grand nombre et c’est ce qui m’importe le plus. Nous n’avons pas touché aux prestations essentielles que la Ville assure à sa population. Par contre, cette question risque bien de se poser à l’avenir, avec les réformes fiscales qui arrivent, car il y a des limites aux résultats que l’on peut obtenir en améliorant l’efficience de notre fonctionnement.

Tout de même, ne souffrez-vous pas en tant que Municipale d’un déficit en pédagogie et en communication?

Peut-être, mais la communication reste difficile pour nous Municipaux, parce que souvent les médias s’intéressent davantage aux trains qui arrivent en retard. Par exemple, notre communication sur les nouvelles mesures en faveur de la mobilité douce ne rencontre que peu d’écho dans la presse. Faire passer des messages positifs dans les médias, c’est compliqué!

En parlant de mobilité, ou en êtes-vous?

J’ai repris ce dossier depuis deux ans, et de nombreux préavis ont été adoptés pour faire avancer les projets de mobilité douce. C’est mon leitmotiv: améliorer la qualité de vie en Ville, car l’espace public est un bien qui nous appartient à toutes et tous. Nous sommes de plus en plus nombreux à l’utiliser, il nous faut donc veiller à l’optimiser pour que l’humain reste au centre. D’où l’idée de généraliser les zones de rencontre dans les quartiers par exemple.

Avec les grands travaux qui arrivent, n’y a-t-il pas un risque que la ville devienne infernale pour les usagers?

Nous travaillons pour que la ville soit accessible, c’est indispensable en termes d’attractivité économique et commerciale, tout en gardant un lieu où il fait bon vivre. Nous n’arriverons à cela que si l’on se déplace de la manière la plus intelligente possible, notamment avec les transports publics. Pour certains trajets, je crois aussi beaucoup à l’autopartage, sachant que les voitures sont immobilisées 90% du temps. Le corollaire de tout cela reste bien sûr de proposer une offre de transports publics et de trajets de mobilité douce qui soit de qualité.