A Morges, le tourisme fait (un peu) grise mine

TOURISME • Alors qu’à Lausanne et Nyon le tourisme bat des records en 2017, Morges affiche des chiffres plutôt stables.

  • Morges la Radieuse, cherche à renouveler son tourisme. CA

    Morges la Radieuse, cherche à renouveler son tourisme. CA

Morges, en 2017, a vu sa fréquentation touristique stagner. Du moins si l’on s’en réfère aux nombres des nuitées enregistrées. L’année dernière en effet, 85’525 nuitées ont été comptabilisées pour l’ensemble du district, soit environ 5% de moins que l’année qui la précédait.

«Cela semble plutôt s’inscrire dans des fluctuations conjoncturelles, note Tiffany Steiner, responsable de la communication chez Morges Région Tourisme. Depuis 2013, les chiffres donnent plutôt une impression de stabilité» .

Sauf qu’il s’agit peut-être là d’une impression en trompe l’œil. Patron du Romantik Hôtel Mont-Blanc, Yannick Juillerat estime que «depuis 8-10 ans, il y a une clairement une baisse de fréquentation, en particulier de la clientèle d’affaires. Certains établissements enregistrent même une baisse de leur ch iffre d’affaires de l’ordre de 20%».

Un constat qui s’expliquerait par de nombreux paramètres: les restrictions budgétaires des sociétés multinationales, le développement de l’aviation low-cost, et l’apparition de plateformes numériques qui permettent des comparaisons de prix immédiates. Des facteurs qui concernent l’ensemble de la région, aggravés pour Morges par la multiplication aux alentours d’hôtels bon marché «des boîtes à lits d’affaires» selon un spécialiste, qui «siphonneraient» la clientèle de la ville.

«Slow tourisme»

«Morges est une destination liée au tourisme d’affaires, et on bénéficie de tout ce qui s’organise sur l’arc lémanique entre Genève et Lausanne, périodes où on remplit nos établissements touristiques, nuance Vincent Jaques, le syndic de Morges. Mais nous avons aussi une volonté de promouvoir la destination comme un lieu de «slow tourisme», une ville que l’on découvrirait lentement où l’on cultiverait l’art du bien vivre. Ce concept a d’ailleurs séduit Berne qui a alloué des montants pour le développer». Et d’ajouter: «L’autre axe pour promouvoir Morges en tant que destination touristique est bien entendu le développement du parc hôtelier, et la Municipalité soutien de nombreux projets en ce sens».

Un constat que ne partage pas Yannick Juillerat: «A Morges, le problème ne réside pas dans le nombre d’établissements touristiques disponibles, et j’en veux pour preuve les statistiques fédérales qui donnent un taux d’occupation de 38%, ce qui est vraiment très bas. Le vrai problème réside dans la qualité de l’offre, en raison d’un manque d’investissements notoire. Certains établissements sont dans un triste état, ce qui est significatif d’une mauvaise gestion.»