Une relégation dans la violence et sans gloire

FOOTBALL • Dimanche dernier, des hooligans lausannois n’ont pas permis au dernier match du LS de se terminer. En chantier à tous les étages, le LS finit relégué. Et il n’y a là rien de surprenant!

  • C’était il y a un an, joueurs et supporters ne s’attendaient pas à ce que cette fin de saison 2017-2018 se solde par une relégation. ls

    C’était il y a un an, joueurs et supporters ne s’attendaient pas à ce que cette fin de saison 2017-2018 se solde par une relégation. ls

Faut-il être surpris de la relégation du LS? Non. Si Marivaux fut l’auteur d’une «Double Inconstance» célèbre, la troupe de Celestini, d’abord, puis de Borenovic, ensuite et de Weaver, enfin, les a multipliées. La faute à un choix de joueurs discutable, mis à mal, selon les dires de chacun, par trop de système qui ont perturbé leur intelligence de jeu, moyenne. Leur profil n’étant pas complémentaire, il était dès lors difficile de les placer dans les meilleures conditions possible et de les faire tous rentrer dans un système de jeu défini.

Des erreurs en chaîne

Il s’est produit aussi un problème au niveau de la condition physique, ce qui explique les trop nombreux buts encaissés par le LS en fin de rencontre. «Il y a eu un déficit au niveau de la répétition des efforts dans la haute intensité», relève avec justesse Pablo Iglesias, directeur sportif aujourd’hui chiffonné. Que le nouveau staff remanié, suite à la mise à l’écart de Celestini, n’a pas eu le temps de corriger.

Il y a eu également pour les matches quelques nominations fort discutées. Ainsi celle d’Alain Rochat, par exemple, un leader pour Celestini, mais aussi un capitaine dans la souffrance que le poids du brassard a rendu lourd et malheureux. Il ne sera pas du voyage dans cette ligue que le LS retrouve deux ans après l’avoir quittée, une division appelée un jour à disparaître, une division sans élégance où les courses, l’engagement physique et des maladresses, rendent les choses compliquées.

Au début du second tour, le LS se trouvait à deux points de l’Europe. «C’est l’arbre qui a caché la forêt», image Jeremy Manière, opéré d’un genou, qui se déplace avec deux cannes hors festival. Il parle d’une communication pas bonne, d’un manque d’humilité par moment. «On a vécu une mort lente. Cette relégation, c’est un gros coup d’arrêt dans le projet émis à l’arrivée d’Ineos.»

Cap sur le futur

Et maintenant, que va-t-il se passer? La volonté d’Ineos est de retrouver l’élite illico. Avec quel entraîneur connu et expérimenté? Tami (ex-Lugano) est un papable de qualité. Avec quels joueurs? La grande majorité d’entre eux sont encore sous contrat et tous ne possèdent pas d’acte libératoire en cas de relégation. «Il y a tous les types de contrat», explique Stefan Nellen, vice-président, très atteint. «En principe, les joueurs sous contrat resteront ici», espère pour sa part le président Thompson, mal remis des événements qui ont provoqué la fin prématurée de la partie de dimanche dernier, soit l’envahissement du terrain, acte gravissime et honteux d’une grande partie des membres du Kop. «C’est inacceptable. Ce ne sont pas des êtres humains, mais des animaux.» Des premières arrestations ont eu lieu. Ces hooligans seront interdits de stade. Après avoir vociféré contre le nouveau logo du club, ils ont souillé dimanche l’image du LS. Sont-ce les mêmes imbéciles coupables de ces deux actes? Ou une frange de casseurs dangereux et irresponsables s’est-elle invitée le jour de la Fête des mères?

En chantier à tous les étages depuis deux ans, le LS, sans taulier(s) sur le terrain, a vécu au-dessus de ses moyens organisationnels (sécurité déficiente, notamment). Dès lors, sa chute n’est pas surprenante. Cerise sur ce gâteau pourri, le club de la Pontaise va au-devant d’une très lourde sanction financière et sportive. Huis clos? Voilà Jean-Paul Sartre ressuscité. On ignore quand le LS le sera aussi.