La Suisse, un cobaye?

C’était, souvenez-vous, en 2008. Dans le sillage de la crise américaine des subprimes, le monde sombrait dans une crise financière considérée comme la pire depuis la grande dépression de 1929-1933, faisant alors dire au célèbre économiste américain Joseph Stiglitz que sa principale cause était que «les financiers ont failli par incompétence et cupidité». C’est en quelque sorte cette crise, et le traumatisme qu’elle a engendré chez certains, qui est à l’origine de l’initiative Monnaie pleine sur laquelle nous devrons voter le 10 juin prochain. Avec une volonté de la part de ses initiants: mieux contrôler la création d’argent en autorisant uniquement la BNS à émettre de la monnaie scripturale, ce qui permettrait de limiter le pouvoir des banques. Une volonté qui laisse sceptique la quasi-totalité des partis ainsi que les milieux économiques. Ils craignent que cette solution complique grandement l’obtention de crédits par les clients des banques et mette à mal la stabilité du pays, la Suisse faisant figure de cobaye dans ce domaine.