L’EPFL au chevet des glaciers du monde

  • Le glacier Perito Moreno en Patagonie argentine. JAVIER ETCHEVERRY

    Le glacier Perito Moreno en Patagonie argentine. JAVIER ETCHEVERRY

EXPÉDITION SCIENTIFIQUE • En-dehors de l’eau, que perdons-nous d’autre dans la fonte des glaciers? C’est la question à laquelle une expédition scientifique inédite menée par l’EPFL souhaite répondre. Son but: explorer l’infiniment petit au pied des glaciers du monde entier. Durant au moins quatre ans, une équipe va ainsi récolter le génome de microorganismes présents dans les ruisseaux de centaines de glaciers pour comprendre comment ils s’adaptent à leur environnement extrême. Le projet a démarré ce 1er août. Il inaugure le Centre pour l’étude du changement des environnements alpins et polaires de Sion, établi sur le site EPFL Valais Wallis.

La première expédition in situ démarrera pour sa part en février prochain. L’équipe sera guidée sur place par le géologue et grand expert de l’Himalaya Mike Styllas, chef d’expédition, assisté par deux experts de la montagne du Canada et de l’Italie. La génomique se développera en partenariat avec le groupe de recherche du professeur Paul Wilmes, basé à l’Université du Luxembourg. Michael Zemp, chercheur associé à l’Université de Zurich, assistera quant à lui l’équipe en glaciologie. L’entraînement scientifique des chercheurs débutera cet été encore dans les Alpes suisses.

Avant même de démarrer l’expédition, une autre aventure a toutefois déjà pris forme dans la tête du chercheur Tom Battin. Ce dernier rêve en effet de créer un dépôt sur le site de l’EPFL Valais Wallis qui centraliserait les données ADN récoltées dans les ruisseaux des glaciers. Ces archives permettraient d’offrir une «cartographie» de notre époque aux chercheurs du futur. Dans un avenir proche, l’approfondissement de nos connaissances en biologie moléculaire, surtout en technologies de séquençage de l’ADN. Cette banque ADN aurait aussi comme vocation d’accueillir les échantillons de toutes les institutions académiques intéressées à l’enrichir. Elle centraliserait ainsi au niveau mondial des données inédites sur les écosystèmes en voie d’extinction issus d’environnements extrêmes.