Editorial: Maillard secoue le cocotier

En France, c’est une tradition bien ancrée. Chaque année à la fin du mois d’août, c’est l’heure de la rentrée politique. Le temps des «universités» d’été durant lesquelles les différents partis refont le monde, peaufinent leurs actions à venir et décochent quelques missiles contre le pouvoir en place.

La Suisse n’échappe pas à ce modèle. Avec, comme il sied à la démocratie helvétique, un peu plus de retenue ici que chez nos voisins français.

Ce rituel n’est mis à mal que lorsqu’un élément extérieur et inattendu vient l’enrayer. Cette année, dans le canton de Vaud, il s’appelle Pierre-Yves Maillard. Le 19 août dernier, prenant tout le monde - ou presque - de court, le ministre de la Santé et de l’Action sociale manifestait ouvertement, sur les ondes de la RTS, son intérêt pour succéder à Paul Rechsteiner à la tête de l’Union syndicale suisse (USS). Pas dans dix ans, mais dès le 30 novembre prochain lors de son prochain congrès. En résumé: demain!

Conséquence: sa démission du Conseil d’État, avant la fin de cette législature, devient un scénario plus que probable. Car si même quelques inconnues subsistent, l’homme a toutes les chances d’accéder à un poste qui semble taillé sur mesure pour lui.

Reste bien sûr les conséquences de ce départ inopiné: une élection partielle qui, même si les candidats pour le remplacer à gauche semblent nombreux, met les socialistes quelque peu dans l’embarras, et suscite, à droite, bien des convoitises.

Réponse donc le 30 novembre. D’ici là Pierre-Yves Maillard peut au moins se targuer d’une chose: avoir animé la rentrée en secouant, contre toute attente, le cocotier du landerneau politique.