«Il s’agit généralement de personnes mal éduquées, négligentes ou alcoolisées»
Pierre-Antoine Hildbrand, municipal en charge de la sécurité
La saison estivale qui vient de s’écouler aura été particulièrement fertile en matière de déchets sauvages. Pas un weekend ensoleillé sans des scènes de porcherie dans les parcs, sur la plage de Vidy ou au centre-ville. Face à l’indignation de la population, la Municipalité a décidé d’opter pour la répression, après avoir tenté la prévention. Résultat des courses, 1285 amendes pour littering ont été délivrées de janvier à août dernier pour un montant total de 203’200 francs. Un chiffre en hausse de 15,6% par rapport à l’an dernier où le nombre de prunes ne s’élevait «qu’à 1111». Un tour de vis qui s’explique selon Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois en charge de la sécurité: «L’évolution de la pandémie et la fin du semi-confinement ont augmenté à la fois l’abandon de déchets et le nombre d’amendes. Il faut donc d’une part déplorer le manque d’éducation de certains et d’autre part saluer le travail de la police et des employés du Service de la propreté urbaine et du Service des parcs et domaines, l’un rattaché à Florence Germond, l’autre à Natacha Litzistorf.»
Employés communaux sensibilisés
Pour pincer ceux qui abandonnent impunément des bouteilles vides, des sacs de charbon éventrés et autres restes de nourriture, la Ville a aussi misé sur la sensibilisation de son personnel: «La collaboration entre la police et les autres services concernés, qui a débuté il y a plusieurs années, a été renforcée, précise Pierre-Antoine Hildbrand. Le Règlement général de police, avec les amendes d’ordre, est d’une grande aide et le personnel dédié a été sensibilisé. Le problème est désormais médiatisé et reconnu.» Après des mois de traque, la Ville connaît également mieux le profil de ceux qui souillent l’espace public: «Il s’agit généralement de personnes mal éduquées, négligentes ou alcoolisées. La problématique est marquée dans les espaces verts et les parcs où un public festif se réunit. L’obscurité et l’absence d’inhibitions provoquent un relâchement des mœurs. La présence de déchets entraîne d’autres salissures supplémentaires. Il est à noter que les amendes d’ordre pour le littering concernent également le fait de souiller l’espace public, notamment en urinant ou en déféquant.»
Bientôt des sanctions plus lourdes?
Dans la guerre aux déchets sauvages, la Municipalité ne se satisfait pas de l’augmentation du nombre d’amendes. Pour mettre un terme à ces comportements jugés inacceptables par la majorité des Lausannois, la volonté existe d’aller encore plus loin. Ce que confirme Pierre-Antoine Hildbrand: «Personnellement, je souhaite que les récidivistes soient sanctionnés plus fortement, à l’exemple de ce qui se fait pour les resquilleurs dans les transports publics. Cela nécessitera préalablement une modification de la loi cantonale.» Taper au porte-monnaie comme moyen de dissuasion, une stratégie qui a déjà fait ses preuves dans d’autres domaines…