Les bonus, témoignage d'une obscénité qui ne s'avoue pas

Pour Andréa Münger, co-secrétaire général du Parti socialiste vaudois, il est indispensable de tirer le leçons des faillites du monde de la finance.

 

Apparemment, la droite serait devenue le nouveau chevalier blanc du monde de la finance alors que cela fait quinze ans qu’elle s’oppose à toute régulation du secteur. Elle tente même de berner la population avec une futile pétition visant à séparer les activités du nouveau mastodonte bancaire UBS-CS. Mais malgré ce qu’elle prétend, et selon ce qu’elle a voté durant la session extraordinaire début avril et ces quinze dernières années, sa seule et unique intention est d’éviter d’éventuelles mesures plus strictes. Et contrairement à ce que prétend le PLR, les enseignements des dérives du monde de la finance peuvent être tirés depuis quinze ans, et non trois semaines. Car avant la débâcle du Credit Suisse, il y a eu celle de l’UBS en 2008, déjà sauvée par l’argent public.

Il est désormais important de tirer certaines leçons des faillites du monde de la finance. Il est temps d’arrêter de socialiser les pertes et de privatiser les bénéfices du néolibéralisme. Il est temps d’acter le fait que la culture du bonus est d’une nocivité et dangerosité telles qu’il est urgent de l’interdire dans les banques d’importance systémique. D’abord, car l’appât du gain économique ne peut que les amener à prendre des risques inconsidérés, quitte à mener leur banque à la faillite. Ensuite, car il n’existe aucun travail sur terre qui puisse justifier de gratifications aussi obscènes. Celles-ci sont d’autant plus indécentes lorsque les managers incompétents concernés conduisent leur banque dans un mur.