La montée de l'intolérance

C'est un non fumeur qui écrit ces lignes. Un homme qui, en 2010, a applaudi des deux mains la mise en application d'une loi équilibrée contre la fumée passive. Une loi qui, aujourd'hui, protège les citoyens, ne considère pas les fumeurs comme des pestiférés, préserve au mieux les libertés de chacun et admet quelques exceptions, toutes soumises à contrôle officiel. Le tout, dans le plus pur respect du fédéralisme!

De quoi comprendre dès lors assez mal l'empressement de certains de vouloir serrer la vis encore plus, ceci d'autant plus que la loi adoptée il y a deux ans a déjà eu des effets spectaculaires, non seulement en termes de santé, mais aussi en termes d'évolution des mœurs. Aujourd'hui, à quelques exceptions près, on ne fume pratiquement plus dans un lieu public. Comme dans nombre de maisons et d'appartements où, de manière naturelle, les accros de la fumée sont priés d'aller consommer à l'extérieur.

En deux ans, la loi a fait ses preuves et les mentalités ont évolué. L'initiative proposée est donc non seulement inutile et antifédéraliste, mais son acceptation risque, de plus, de mettre à mal un important pan de notre économie qui n'a pas vraiment besoin de cela en cette période de crise. Elle viendrait enfin s'ajouter à la multiplication des interdits qui balisent de plus en plus notre société. Des demandes d'interdictions qui s'allongent inexorablement et démontrent la montée sournoise d'une certaine forme d'intolérance contre laquelle il faut à tout à prix lutter.