La fin de la récréation

Gouverner, c'est prévoir. Chacun connaît l'adage. Comme chacun sait qu'il est toujours plus facile d'être intelligent après…qu'avant! Reste qu'on demeure dubitatif, pour ne pas dire plus, une semaine après l'annonce faite par la Municipalité de Lausanne de revoir à la baisse, en le dénaturant, le projet Métamorphose. De «l'optimiser» a préféré dire un Olivier Français imperturbable sur les ondes de Radio suisse romande en cherchant à justifier ce que beaucoup aujourd'hui n'hésitent pas à appeler la chronique d'un échec annoncé (lire en page 3).Car c'est bien de cela qu'il s'agit pour expliquer une volte-face qui met bien à mal les objectifs contenus dans le programme de législature 2011-2016 de la Ville. Un programme qui faisait de Métamorphose son projet phare et avait, avant qu'il ne soit soumis en votation populaire, donné lieu à une débauche de promesses, notamment en ce qui concerne le nouveau stade de foot des Prés-de-Vidy. Ce dernier était quasi auto-financé par les revenus générés par le futur éco-quartier des Plaines-du-Loup, alors que trouver fonds et investisseurs ne devait être qu'une simple formalité.Certes, entre temps, la crise est passée par là. Mais aussi les élections qui ont propulsé à la Municipalité deux «jeunes loups», Grégoire Junod et Florence Germond. Ces petits nouveaux n'ont pas hésité à siffler la fin de la récréation pour ramener à la raison et à une certaine forme d'orthodoxie des anciens longtemps restés sourds aux légitimes mises en garde émises sur ce que d'aucuns considéraient depuis longtemps comme un projet démesuré pour la ville.