Chronique d'un rétropédalage annoncé

- La Municipalité vient d'annoncer un redimensionnement du projet Métamorphose, faute de financements crédibles.
- Une marche arrière qui ne veut pas dire son nom, mais que de nombreux acteurs avaient annoncée de longue date.
- Certains appellent la Municipalité à sortir de son «autisme» pour redéfinir le projet et en garantir la pérennité.

  • C'est une municipalité moins souriante qui a annoncé, la semiane dernière, le redimensionnement du projet Métamorphose.

    C'est une municipalité moins souriante qui a annoncé, la semiane dernière, le redimensionnement du projet Métamorphose.

Certains projets, quoiqu'à leur corps défendant, portent bien leur nom. Car Métamorphose n'en finit pas de se métamorphoser. Malgré une votation populaire qui en avait indirectement formalisé les contours en 2009, malgré les engagements répétés et lénifiants des autorités. Et, quoiqu'on en dise, sacrifié sur l'autel des réalités budgétaires. Désormais, c'est la fin des grandes envolées urbanistiques et le retour sur terre, comme le laisse entendre le communiqué de presse de la Municipalité dont l'intitulé, un rien ambigu, ne laisse pas la place au doute: «Métamorphose confirme ses ambitions en adaptant le projet».Car, qu'on le veuille ou non, Métamorphose baisse d'un cran ses ambitions et le projet est nettement revu à la baisse, puisque le projet de stade et de piscine olympique prévus aux Prés-de-Vidy passe tout simplement à la trappe, vraisemblablement sous l'influence des nouveaux élus de la Municipalité, plus soucieux des équilibres financiers que leurs aînés...

«Optimisation»

Sur les ondes de la RSR, le Municipal Olivier Français, dans un exercice d'équilibrisme propre aux minoritaires, évoque une «optimisation» du projet, un bel euphémisme pour ce qui s'apparente à une réorientation de fond de Métamorphose.Pour beaucoup néanmoins, ce rétropédalage qui ne veut pas dire son nom a un goût amer. Car la tournure des événements leur donne au moins en partie raison, eux qui depuis des années, voire une décennie, pointent du doigt la fragilité financière du projet. En 2009, au moment de la votation sur Métamorphose, Eric Magnin, président du Mouvement pour la défense de Lausanne mettait déjà en garde: «Daniel Brélaz avance que des partenariats public-privé permettront de financer les constructions, déplorait-il à l'époque. Ces promesses sont-elles réalistes ou réalisables?»En février dernier, le PDC Axel Marion tirait également la sonnette d'alarme dans nos colonnes, en attirant l'attention sur le fait que la construction du stade de la Tuilière ne pouvait qu'être remise en question au vu des finances municipales. Avec six mois de recul, on ne peut que constater que l'élu s'était peut-être trompé de stade, mais certainement pas de problématique.

Discrédit

Des mises en garde souvent balayées d'un revers de main par les autorités, pour lesquelles un simple étalement du projet dans le temps allait permettre de venir à bout des difficultés financières. «On nous a beaucoup dénigrés pour nous proposer aujourd'hui une mouture très proche des termes de l'initiative, s'insurge Eric Magnin. Aujourd'hui, c'est le retour de manivelle, car tout ce que Daniel Brélaz et Olivier Français ont raconté au moment de l'initiative s'avère être du vent! Ils prouvent qu'ils sont autistes car pour eux, consulter et écouter les autres c'est de la perte de temps. Le résultat, c'est que non seulement on va perdre encore plus de temps, mais en plus ils sont discrédités!»«Que reste-t-il du projet soumis au peuple à l'époque de la votation de 2009? s'interroge Axel Marion. La Municipalité s'assoit dessus. Il faut qu'elle arrête de phosphorer seule dans son coin, qu'elle décrète un moratoire sur le projet et qu'elle intègre partis et acteurs dans une nouvelle concertation. Et pourquoi pas aller vers une votation sur la base d'un nouveau préavis municipal!»