L'ombre de Skander Vogt

C'est un des gros problèmes que le canton aura à résoudre ces prochaines années. A l'instar de Genève et de son cas emblématique de Champ-Dollon, Vaud a mal à ses prisons. Augmentation de la petite criminalité, durcissement des actions policières ou encore effets de la nouvelle procédure pénale, les prisons vaudoises sont saturées et la fièvre y est partout perceptible.

C'est tout particulièrement vrai sur les hauts de Lausanne, au Bois-Mermet, où le taux d'occupation frise aujourd'hui les 170%. La promiscuité y est telle qu'une simple étincelle peut mettre le feu aux poudres à tout moment. Comme ce fut le cas à la fin du mois dernier, quand plusieurs détenus ont refusé de regagner leurs cellules pour dénoncer leurs conditions de détention.Tout dernièrement, un récent rapport mettait en cause l'insalubrité du centre de détention de Bois-Mermet. On parle aujourd'hui de le transformer en autre chose qu'une prison, même si, pour l'heure, la Ville de Lausanne comme le canton, répètent que rien décidé. Dans tous les cas, cela ne résoudra pas le problème de la surpopulation carcérale. La nouvelle conseillère d'Etat Béatrice Mettraux, qui a hérité du dossier, le sait bien. D'où sa volonté de désengorger au plus vite les établissements pénitentiaires en construisant de nouvelles prisons. Une urgence, ne serait-ce que pour éviter le même type de rébellion qui s'était produite quelques jours après la mort du détenu Skander Vogt à l'intérieur des murs des Etablissements de la Plaine de l'Orbe (lire en page 3).