Coke en stock pour cols blancs

La justice doit-elle se montrer plus compréhensive avec les cols blancs stressés qu'un peu de coke détend après le travail qu'avec la faune habituelle des consommateurs de drogue ou autres dealers? C'est en tous cas ce que semble laisser entendre le conseiller communal Gilles Meystre dans un article publié dans le premier numéro de Tribune, le nouvel organe issu de la fusion des partis radicaux et libéraux vaudois.

Pour l'élu PLR, traquer et sanctionner ces consommateurs occasionnels, des «citoyens intégrés socialement et professionnellement», serait une erreur. Pourquoi? Parce que cela reviendrait à les sanctionner et, en définitive, à les faire plonger et ... à les marginaliser. Autrement dit, attention de ne pas se tromper de cible. Serrer la vis en matière de drogue, oui, mais n'importe comment!Gilles Meystre devenu subitement le chantre des cadres consommateurs stressés? On croit rêver! Mais c'est plus subtil que ça. Derrière son propos un zest provocateur et un brin maladroit, se cache une vraie crainte: voir se multiplier les actions de police non pas contre les dealers, mais contre les consommateurs au risque de voir ceux-ci se disperser et d'échapper ainsi à tout contrôle, donc à toute possibilité de réinsertion, pourtant l'un des quatre piliers de la politique suisse en matière de drogue. Dit comme cela, ça passe mieux. Ce qui n'était pas évident à première vue et ce qui n'a pas manqué de susciter quelques réactions... courroucées (lire en page 3).