Rien ne se perd, rien ne se crée...

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Le principe édicté par le bon vieux Lavoisier, il y a de cela deux siècles, n'a jamais été autant d'actualité. Car dans nos sociétés de croissance, nous produisons toujours plus. Plus de services, plus d'objets, plus de bien-être et forcément... plus de déchets. Heureusement, sensibilisés à leur impact sur l'environnement, nous trions davantage et de mieux en mieux. Sauf que la bonne conscience citoyenne ne suffit plus à endiguer la vague, et en Suisse, le législateur a généralisé le principe du «pollueur-payeur». Un principe qui s'incarne dans la taxe anticipée de recyclage pour l'électronique et l'électroménager, mais aussi dans la taxation de nos résidus ménagers quotidiens. Que ce soit au poids ou au nombre de sacs, nous allons tous passer à la caisse pour ce que nous jetons.Après de longues années d'atermoiements le canton de Vaud a lui aussi fini par s'y mettre, même si de nombreuses communes ont bien du mal à rattraper le temps perdu, qu'il s'agisse de mettre en place une logistique complexe, ou qu'il s'agisse d'imaginer, comme Lausanne vient de le faire, un dispositif pour contrebalancer les effets sociaux d'une taxe qui s'applique à tous, indépendamment du revenu (lire en page 3).Reste que pour être totalement efficace, le principe du pollueur-payeur doit s'appliquer à tous. Et en premier lieu, à ceux qui, en amont produisent, sous forme d'emballages inutiles une bonne part des déchets que nous rejetons.