Philippe Morax: «Nous voulons proposer un média unique et proche des gens»

CULTURE • Sa voix, qui a longtemps réveillé les Lausannois sur LFM, s’écoute et se regarde maintenant sur le nouveau média hybride qu’il a lancé cet automne. Philippe Morax qui, avant d’être un réveil-matin, a longtemps été un oiseau de nuit (et glané au passage deux disques d’or dans sa carrière de deejay), nous dit tout sur sa nouvelle aventure audiovisuelle, M Le Média.

Lausanne Cités: Vous voici aux commandes d’un tout nouveau média suisse, qui a la particularité d’être multi formats… Racontez-nous comment tout a commencé?

Philippe Morax: A la base, c’est un rêve, qui a fini par se réaliser. J'ai dû le réfléchir, l'imaginer, pour proposer quelque chose de différent. La radio, c'est mon dada, j'en fais depuis 30 ans. J'avais envie de garder ce format, mais aussi de le réinventer, sur le modèle de ce qui se fait déjà en Italie, avec RTL qui fait de la radiovision. Beaucoup de radios diffusent aussi de l’image maintenant, mais font simplement de la radio filmée. Je me suis dit qu’on pourrait faire de la télévision qui soit aussi diffusée à la radio. C’est ainsi qu’est née cette nouvelle matinale, de 6 à 9h, diffusée sur Canal+ en clair et à la radio en DAB+.

Quelles sont les nouveautés de ce format?

Il y en a plusieurs: on diffuse beaucoup de musique, mais évidemment, plutôt que de passer des disques, ce sont des clips, puisqu’on est aussi sur Canal+. Dans le studio, on n’oublie jamais que les gens peuvent nous écouter dans leur voiture ou nous regarder dans leur salon. Quand on fait des jeux à l’antenne, nos auditeurs et auditrices apparaissent aussi en vidéo, on les entend, et on les voit! Cela multiplie les possibilités d’interaction et de proximité!

Vous indiquez être le premier média HD de Suisse romande…

C'est tout à fait juste. Nous sommes les seuls à diffuser le son en 128 kpbs, ce qui fait qu'on a une qualité sonore unique en Suisse.

Vous pensez qu’il y a de la place pour un nouveau média suisse romand?

Oui! Je pense que les médias fonctionnent sur un modèle un peu passéiste, qu’ils manquent parfois d’audace, d’innovation. Il y a la place pour un nouveau média qui fait les choses un peu différemment. Nous avons fait quelques études de marché avant de démarrer, et on voit bien que ce qu'on fait aujourd'hui pourrait combler, on l'espère en tous les cas, un certain manque dans le paysage audiovisuel romand.

Vous dites que c'était un peu un rêve qui se réalise. Est-ce que quand vous vous voyez à l'écran, avec un petit logo Canal+ en haut à droite, il y a justement pas une petite part de fantasme qui se réalise?

Oui, forcément. Je suis de la génération Canal, je suis un enfant de Nulle Part Ailleurs, puis du Grand Journal. Canal+, ça m’a toujours fait un peu rêver, c’est une chaîne à laquelle je suis très attaché. Que le 6/9 de M Le Média soit aussi diffusé sur Canal, c’est évidemment un immense honneur, et aussi un sacré challenge. On doit être à la hauteur.

Vous n’en avez pas marre de vous réveiller aux aurores tous les matins?

Je ne compte plus les années passées à me lever à l’aube pour venir animer une émission! Au début, ça a été dur, car je venais plutôt du monde de la nuit. J’ai donc commencé à me lever à l’heure à laquelle je me suis longtemps couché! Aujourd’hui, j'adore cet horaire matinal, on avance mieux, on travaille mieux. Et puis il y a une magie à voir le monde se lever.

Comment vous situez-vous par rapport aux autres acteurs du paysage audiovisuel romand?

Je trouve le paysage audiovisuel romand un peu endormi, un peu ronflant, et il y a forcément une envie de changer les choses. C'est ce qu'on essaie de faire. Mais on n’est pas là pour embêter les autres, on voudrait simplement proposer quelque chose de nouveau, de différent, un média hybride et unique, proche des gens, réactif, qui vit avec son temps.

Qui rêveriez-vous de recruter pour l’antenne de M Le Média?

C’est une excellente question! J’ai quelques idées en tête, mais je ne peux pas encore en parler. Disons que certaines choses sont en discussion avec des personnalités. Il y a quelques noms dont je rêve qui semblent de l’ordre du possible.

Vous avez déjà pu saluer l’arrivée de quelques beaux noms parmi vos chroniqueurs et chroniqueuses…

Oui, nous avons la chance d’avoir les humoristes Charles Nouveau et Bruno Peki, Format, aussi, qui fait des chansons sur l’actualité. Et aussi l’excellent Jérémy Amzallag et ses micro-trottoirs sur les Suisses qu’il fait à Paris!

Quelle est la promesse de la chaîne?

C’est d’abord de parler aux gens et de parler d'eux. Nous avons une vision romande du média, ce qui élargit le champ des possibles. Ca veut dire qu'on peut très bien parler d'un sujet qui se passe au fin fond d'une vallée, ou d'un événement très urbain qui se déroule à Genève, Lausanne ou Neuchâtel. On n’oublie personne, on sera vraiment sur tous les cantons romands. On va aussi beaucoup mettre en avant la culture et la soutenir, avec notamment un fort engagement pour les artistes suisses.

www.mlemedia.ch Disponible en DAB+ et sur Canal+ Suisse en clair.