«L'arrêt de Bel-Air m’obsède, c’est un poumon populaire»

PHOTOGRAPHIE • Au quotidien, il faut l’appeler Marie Formica, c’est son vrai nom. Mais quand Marie se saisit de son iPhone pour capturer les instantanés de vie qui se présentent, elle devient Mata Harie.

Un pseudo inspiré de la célèbre danseuse et courtisane néerlandaise, fusillée pour espionnage pendant la Première Guerre mondiale, le «e» final en plus.

Espionne photographique revendiquée, la Lausannoise de 35 ans se présente aussi comme une fétichiste des mains et d’un arrêt de bus. Pas n’importe lequel, celui de la Place Bel-Air: «C’est un spot idéal, j’y prends mon bus tous les jours et pour tromper l’ennui, j’ai commencé à réaliser des clichés.» Son souhait? Aller au plus près des gens et saisir les regards des voyageurs au gré de leurs déambulations. «Par la suite, je souhaite agrémenter mon travail d’anecdotes sur la vie des Lausannois. Et pourquoi pas un jour, mettre sur pied une expo, ce serait évidemment un rêve.»

Au fil des mois, Marie ou Mata, c’est selon, a vu sa ville changer. A son grand désespoir: «Tout est en chantier, la tension est palpable entre les divers usagers du bitume. Au quotidien, c’est compliqué entre les bus, les voitures, les cyclistes, les motards et les adeptes de la trottinette, tout le monde veut sa place et cela finit parfois en foire d’empoigne.»