«Pour éviter que les cyclistes aillent sur les trottoirs, il faut des bandes cyclables»

MOBILITE • L’interview («Circuler en ville devient infernal», Lausanne Cités du 27.10.22) de la présidente du PLR Lausanne Mathilde Maillard n’en finit pas de faire des remous. Cette fois, c’est au tour de Patrick Etournaud, chef du service des routes et de la mobilité, de réagir.

  • MISSON-TILLE

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Lausanne Cités: Dans nos colonnes, Mathilde Maillard s’est dite surprise de voir le nombre de voitures qui passent à l’avenue d’Echallens chuter de 10'000 en 2014 à 4700 aujourd’hui, la différence est tout de même importante non?

Patrick Etournaud: Non, car ces deux chiffres ne sont pas comparables. Le premier concerne la partie Est de l’avenue d’Echallens, le second la partie Ouest.

Remettre en doute vos chiffres, ceux avancés par la Municipalité, cela vous agace?

Non, car la comparaison n’était pas correcte.

La présidente du PLR Lausanne souhaite davantage de transparence sur les comptages de véhicules effectués par la Ville, vous êtes prêt à faire un pas dans sa direction?

Ces chiffres sont à disposition soit sur le site de Lausanne région, de la Ville ou dans les documents officiels publiés. Difficile d’être plus transparent.

Quand elle affirme que c’est la guerre sur les routes et les trottoirs lausannois, elle se trompe?

L’exagération n’est jamais le reflet de la réalité mais la bonne cohabitation entre les mobilités est une préoccupation que nous partageons et sur laquelle nous travaillons.

Il existe tout de même une certaine tension entre les automobilistes, les cyclistes et les propriétaires de trottinettes, non?

Pour éviter que les cyclistes aillent sur les trottoirs, il faut des bandes cyclables, des espaces sécurisés. L’espace est fini mais les besoins et demandes ne le sont pas, c’est là que réside le potentiel de tensions.

Pourquoi ne pas envisager des couloirs séparés en fonction du mode de transport, cela se fait déjà dans les pays scandinaves notamment…

Là où c’est possible nous le faisons, mais si vous additionnez la place nécessaire à installer trottoirs, bandes cyclables, voies bus, voies voitures et stationnement, il faut des largeurs qui n’existent presque pas à Lausanne. Il faut toujours faire des arbitrages.