Se faire une place au soleil

Pour assurer la transition énergétique, qui se chargera d’installer nos panneaux solaires? Selon la Fondation suisse de l’Energie, 14’000 emplois pourraient être créés dans notre pays d’ici 2030. Ce sont donc des milliers de bras qualifiés qui vont nous manquer.

Peu de pays peuvent se vanter d’avoir élu un agriculteur comme président ou permis à un simple employé de banque de prendre la tête de l’un des plus grands établissements financiers du monde. Ce modèle de réussite basé sur la formation duale, envié par tant d’autres, a pourtant du plomb dans l’aile chez nous. Si deux tiers des jeunes choisissent encore la voie de l’apprentissage, le taux de maturité gymnasiale – 22% en 2019 selon l’OFS – ne cesse de croître.

Face aux défis posés par le numérique, on serait tentés d’affirmer que les métiers informatiques deviendront incontournables (ne le sont-ils pas déjà?). Face à la robotisation galopante, on pourrait avancer que les emplois dits intellectuels représenteront le salut pour conserver un avantage compétitif vis-à-vis des machines sur le marché de l’emploi. Mais pour assurer la transition énergétique, qui se chargera d’installer nos panneaux solaires?

Selon la Fondation suisse de l’Energie, 14’000 emplois pourraient être créés dans notre pays d’ici 2030. Ce sont donc des milliers de bras qualifiés qui vont nous manquer. Pas de grands intellectuels bardés de diplômes, mais des ouvriers du bâtiment spécialisés dans la rénovation, le photovoltaïque ou l’éolien… Les institutions chargées de la formation de ces métiers d’avenir doivent impérativement adapter leur cursus et les rendre attractifs auprès des jeunes, et de leurs parents! Car dans notre pays, un apprenti peut être bien plus épanoui, et plus riche, qu’un universitaire.