Lausanne fait son cinéma: «Moka» de Frédéric Mermoud

Chaque semaine notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous propose un film dont Lausanne est le décor... Aujourd'hui, «Moka» de Frédéric Mermoud  (2016).

Munie de quelques affaires et d’une arme, Diane Kramer quitte Lausanne et rejoint Evian avec une seule obsession: retrouver le conducteur de la Mercedes couleur moka qui a renversé son fils et bouleversé sa vie. Elle croise bientôt la route de Marlène, qui travaille dans une parfumerie de la ville, et pourrait bien être la personne qu’elle recherche.

Le réalisateur valaisan Frédéric Mermoud a choisi d’adapter un roman de la célébrissime écrivaine Tatiana de Rosnay pour son second long métrage, qui met en scène le face-à-face de deux comédiennes d’exception: Emmanuelle Devos et Nathalie Baye.

Dans un pas de deux vénéneux et une ambiance délicieusement hitchcockienne, le cinéaste joue avec les zones d’ombre, les non-dits et les mystères de ses deux personnages féminins. On ne sait plus très bien qui chasse qui, qui est le chat et qui est la souris, et l’ensemble prend même des allures chabroliennes quand le film devient grinçant sur la bourgeoisie.

Si, dans le roman original, l’intrigue se déroule entre Biarritz et Paris, Frédéric Mermoud a choisi de transposer l’histoire à la frontière franco-suisse. La confrontation de ces deux femmes prend alors une toute autre dimension, dans un décor mettant face à face deux villes radicalement différentes dans deux pays différents, avec au milieu le majestueux lac Léman, dont les eaux calmes cachent bien des zones d’ombre et des mystères.