Au cinéma, 1917 propose une bouleversante plongée dans la terrible Grande Guerre

Comme toujours du bon et du moins bon au cinéma cette semaine. Evidemment il y a l'excellent 1917 à ne surtout pas rater, dans une poignante poésie puissante et naturaliste. Et puis il y a "Une belle équipe", qui finalement, n'a de beau que le nom...

Au cinéma cette semaine, 1917 tient la dragée haute à la très paresseuse "Belle équipe".

1917
Sam Mendes, cinéaste génial et protéiforme, qui a marqué la fin du 20 ème siècle avec son «American Beauty», et qui a signé le meilleur des James Bond avec «Skyfall», revient au film de guerre après son saisissant «Jarhead La Fin de l’Innocence», qui plongeait le spectateur en immersion dans la première Guerre du Golfe de 1990. Cette fois-ci, le réalisateur nous emmène en 1917, au cœur de la Première Guerre mondiale, sur les traces de deux jeunes soldats américains devant délivrer à pied un message capital à un régiment posté de l’autre côté des lignes ennemies. Epoustouflant sur la forme, puisque le film est un long plan séquence seulement entrecoupé de brèves ellipses, «1917» est aussi profondément bouleversant sur le fond. Nous voici au cœur de cette monstrueuse guerre à hauteur d’homme, épaule contre épaule avec ces deux soldats si jeunes et pourtant si déterminés, plongés dans la sauvagerie d’un conflit dont le seul enjeu semble être de tuer ou d’être tué, au cœur d’une nature tantôt exsangue et dévastée, tantôt protectrice et apaisante. Il y a dans l’approche de Sam Mendes une poésie puissante, naturaliste et fataliste qui rappelle le célèbre «Dormeur du Val» d’Arthur Rimbaud. Sans aucun doute l’un des films majeurs de cette année 2020 qui débute.

Une belle équipe
Reprenant peu ou prou l’argument de l’excellente comédie vintage «Comme des garçons», sortie en 2018, soit la création plus ou moins par obligation d’une équipe de football féminin par un coach qui n’en a pas vraiment envie, «Une belle équipe» ne fait pas preuve d’une grande originalité. D’abord, des comédies françaises sur le foot, il y en a pléthore, de «Fourmi» à «Trois Zéros» en passant par «Les Seigneurs», «Le Crocodile du Bostwanga», et bien sûr, la meilleure d’entre toutes, «Didier», de et avec Alain Chabat, sortie en 1997. Ensuite, même si «Comme des Garçons» se passe dans les années 60 et relate un fait historique, «Une belle équipe» souffre évidemment de la comparaison moins drôle, moins fine, moins élégante et plus convenue. La comédie de Mohamed Hamidi, produite par Jamel Debbouze, fait preuve de fainéantise en marchant dans des sentiers déjà trop battus, et servie par un casting déjà vu cent fois.