Au cinéma, Drunk est un véritable uppercut cinématographique

Ce film livre un portrait juste et passionnant du rapport ambigu que nous entretenons avec l’alcool.

«Drunk» cache aussi une formidable ode à la jeunesse perdue et à la liberté

A VOIR - DRUNK
Le réalisateur danois Thomas Vinterberg signe un nouvel uppercut cinématographique incorrect, poétique et philosophique. Sans jamais employer de ton moralisateur ni appuyer sur le pathos, le cinéaste livre un portrait juste et passionnant du rapport ambigu que nous entretenons avec l’alcool. En suivant la trajectoire descendante de quatre amis quadragénaires qui font le deuil de leurs belles années, Vinterberg touche au cœur, et aussi un peu au foie du spectateur. Pour retrouver de sa superbe, le quatuor met en pratique une théorie selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang et se mettent à boire tous les jours avec une application scientifique. Les acteurs sont tous magnifiques, avec une mention toute particulière à Mads Mikkelsen, touché par la grâce. Et sous l’auscultation de nos rapports avec l’alcool, qui sont ici décortiqués avec minutie (omniprésence dans nos vies, multiplication des prétextes, on boit aussi bien quand on va bien que quand on va mal), «Drunk» cache une formidable ode à la jeunesse perdue et à la liberté, qu’on ne doit elle par contre jamais perdre, même sous le poids du temps qui passe.

A EVITER - 30 JOURS MAX
Un flic raté apprend qu’il ne lui reste plus que trente jours à vivre et fait tout pour devenir un super-flic et arrêter un super-méchant trafiquant. Après la poussive comédie «Epouse-moi mon pote», chapelet de clichés maladroits sur la communauté gay, le réalisateur Tarek Boudali, éminent représentant de «La Bande à Fifi» («Alibi», «Baby-Sitter», etc., revient à la charge avec une tentative ratée de comédie policière. Avec ses ressorts comiques à gros sabots clairement destinés aux ados, l’argument du film ne tient pas la route deux secondes. L’indigence de la mise en scène n’est pas sauvée par les rares bonnes idées qui sont souvent sacrifiées par un évident manque de moyens. Quant au casting, il n’arrange rien non plus, malgré un large éventail de seconds rôles. Ainsi, la pauvre Marie-Anne Chazel est assez ridicule en grand-mère fan de télé-réalité, tandis que José Garcia a du mal à trouver sa place de vilain ridicule.