Au cinéma, "Our friend" est un mélodrame aussi touchant que lumineux

Ce film aborde un sujet difficile, avec douceur et parfois même une pointe d’humour: l’accompagnement de fin de vie.


A VOIR - OUR FRIEND
Nicole a la trentaine, deux beaux enfants, Matthew, un mari reporter de guerre qui n’est jamais là, et un cancer qui la dévore. Quand le couple apprend qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, ils accueillent chez eux leur meilleur ami, qui va les accompagner tout au long de ce chemin de fin de vie aussi inattendu que difficile. Tiré d’une histoire vraie, ce beau mélodrame lumineux touche au cœur et vaut par la justesse de son interprétation. Le film aborde un sujet difficile, avec douceur et parfois même une pointe d’humour: l’accompagnement de fin de vie. Mais plus encore que cette terrible épreuve, «Our Friend» est un film sur l’amitié, et le portrait d’une relation unique, intense et forte avec cet homme anti-héros qui soutiendra pourtant le couple coûte que coûte, interprété par le formidable Jason Siegel, qu’on a plus l’habitude de voir dans des comédies. Pour le coup, là, il vaut mieux préparer vos mouchoirs.

A VOIR - MANDIBULES
Doté d’un casting aussi savoureux que surréaliste (le duo du «Palmashow» Grégoire Ludig et David Marsais, mais aussi Adèle Exarchopoulos, India Hair et le rappeur Roméo Elvis), «Mandibules» est un nouvel OFNI (Objet Filmique Non Identifié) signé Quentin Dupieux. Après avoir tâté la schizophrénie et le blouson en daim de Jean Dujardin dans «Le Daim», l’atypique cinéaste français continue de s’affirmer quelque part au croisement de Jacques Tati et Luis Bunuel. Il crée son propre univers, absurde, burlesque, surréaliste, dans lequel les objets, insectes et autres choses deviennent des héros et ont leurs propres dramaturgies (un blouson en daim, un pneu, ici une mouche!). Il maltraite la temporalité, esquisse des personnages impressionnistes, bien loin de toute velléité réaliste. Il recycle ses classiques, livre quelques citations, s’amuse du patrimoine cinématographique, de David Cronenberg à Yves Robert en passant par Francis Veber et même Vladimir Cosma pour la musique (avec au passage un très bel hommage de Metronomy!) Derrière l’apparente simplicité de «Mandibules» se cache une vraie richesse dans la démarche artistique et surtout une délicieuse comédie de potes.