«Fête de famille», un drame bancal et poseur...

Pour notre chroniqueur Thomas Lécuyer, «Fête de famille», qui vient de sortir au cinéma, n’est qu’une sorte de condensé du «Cinéma d’Auteur pour les Nuls».

Fête de famille
L’ambiance n’est pas à la fête chez Mamie Andrea, qui fête ses 70 ans entourée de ses deux fils et ses petits enfants dans sa belle maison bourgeoise de la campagne bordelaise: sa fille aînée, Claire, disparue depuis trois ans, ressurgit soudain pour participer à ce repas de famille et régler ses comptes au passage. Sur cette trame «à la Festen», Cédric Kahn signe un drame bancal, au ton assez inégal, parsemé de tentatives d’humour de situation assez vaines, et boursouflé par ses manières «d’auteur». A force de symbolisme poseur, le cinéaste oublie le cœur de son film, et noie son fascinant personnage principal (Claire, la sœur qui revient, magnifiquement interprétée par Emmanuelle Bercot) dans un verre d’auteurisme fastidieux. Sur l’heure quarante que dure le métrage, les quarante minutes qui lui sont consacrées sont plutôt réussies et contiennent quelques moments forts. L’heure qui reste n’est qu’une sorte de condensé du «Cinéma d’Auteur pour les Nuls», confit de théâtralité inutile, de mises en abyme forcées sur le travail de représentation de la vie réelle dans la fiction, de questionnements vains sur le métier de cinéaste, et d’effets de style un peu faciles.