Le prince oublié: une sortie cinéma acidulée et savoureuse

Après avoir parodié le film d’espionnage («OSS 117»), honoré le temps du muet («The Artist»), biographé Godard («Le Redoutable») et détourné les classiques de la Warner («La Classe Américaine»), Michel Hazanavicius signe une première comédie familiale avec cette fable fantaisiste sur l’enfance, pleine d’humour burlesque, de poésie naïve et de références.

Le "Prince oublié" est truffé de jolies références aux films de cape et d'épée des années 60... Par contre "Sonic" est raté, vraiment raté!

Le Prince oublié
Après avoir parodié le film d’espionnage («OSS 117»), honoré le temps du muet («The Artist»), biographé Godard («Le Redoutable») et détourné les classiques de la Warner («La Classe Américaine»), Michel Hazanavicius signe une première comédie familiale avec cette fable fantaisiste sur l’enfance, pleine d’humour burlesque, de poésie naïve et de références. C’est un régal de plonger dans l’univers de conte de fées acidulé imaginé par le cinéaste pour donner vie à l’histoire qu’un papa raconte à sa fille depuis qu’elle est toute petite: celle d’une princesse (la petite fille) et d’un prince (le papa), à qui il arrive mille péripéties. Mais la petite fille a onze ans maintenant et sonne la fin des histoires de princesses… Truffé de références aux films de cape et d’épée des années 60, à Thierry la Fronde, aux costumes multicolores du «Peau d’Âne» de Jacques Demy, ou au bestiaire de Pixar, le film déborde de l’humour si cher à Hazanavicius, plein de mots tordus (les malmes!), de gags visuels, de répliques décalées, et de personnages un peu à côté de la plaque (formidable Pritprout joué par François Damiens!). Toujours aussi créatif, le cinéaste tisse sa narration dans les moindres recoins de ses images, enrichissant ses arrière-plans de savoureux détails, allant de panneaux publicitaires détournés à d’extravagantes apparitions, tel ce bonhomme en sachet de poisson rouge, ce cow-boy aux bras trop courts ou cet éléphant géant de tissu qui apparait de temps en temps. Une fantaisie à savourer en famille.

Sonic: Le film
A l’instar de son collègue Pikachu en 2019, la créature du jeu vidéo culte Sonic a mal vécu son adaptation cinématographique. Propulsée sur Terre pour d’obscures raisons scénaristiques, la bestiole hyper-ultra-méga-rapide (mais alors qu’est-ce qu’elle est rapide! elle est tellement rapide que ça fait quasiment le seul gag du film, tant il est récurrent et surexploité!) s’en sort avec des poils en 3D et une grosse voix. Comme c’est étrange d’ailleurs de toujours faire parler ces si jolies petites bestioles avec des grosses voix masculines. Pourquoi Pikachu et Sonic n’auraient pas pu avoir des jolies voix fluettes et féminines? Evidemment, il y a un méchant, hystériquement interprété par un Jim Carrey qui cabotine à mort, et en fait des tonnes, à l’image de sa moustache: artificiel. C’est définitivement raté, et si je suis un peu sévère, c’est parce que j’en veux au film d’avoir si mal employé ses deux acteurs principaux, Jim Carrey et James Mardsen (si bien dans la série Westworld, et si nuls ici!)