Que voir sur vos écrans cette semaine?

A ne pas rater ce lundi sur arte, Cold War, qui raconte l’histoire d’un amour impossible entre un musicien épris de liberté et une jeune paysanne polonais. Et en noir et blanc, s'il vous plait. 

A EVITER - ET SI C'ETAIT VRAI, DIMANCHE 15 NOVEMBRE 20H50, RTL9
Est-ce qu’un roman de Marc Lévy, qui n’est donc pas à proprement parler de la bonne littérature, ferait, en l’adaptant, une bonne œuvre cinématographique? La réponse est mathématique: moins plus moins égal moins. Cette adaptation poussive d’une œuvre pénible, en forme d’étalon de la série rose teintée d’un soupçon de fantastique, suscite surtout l’ennui, malgré la présence des talentueux Mark Ruffalo et Reese Witherspoon à l’écran. Une fade bluette dont il n’y a rien à sauver, même pas le casting pourtant agréable, et qui se contente d’enfiler les pires clichés du film mélo-romantique, sans jamais vraiment divertir ou émouvoir.

A EVITER - HOLIDATE, NETFLIX Deux célibataires endurcis promettent de s’accompagner mutuellement au fil du calendrier festif de l’année à venir, afin d’éviter les plans drague indésirables, les remarques lourdingues et autres tentatives idoines de les caser. Alors voilà, ces deux-là, évidemment beau gosse et belle gosse, vont passer Noël, la Saint Valentin, Pâques, Halloween, et même les mariages et fêtes de famille ensemble, mais sans jamais que rien ne se passe entre eux, parce que c’est le deal. Evidemment, patatras, des sentiments vont naître et l’inévitable happy end «ils vécurent en couple hétéro-normé et heureux» est servi tiède au bout d’une heure quarante de dialogues faiblards, de situations poussives et de gags mal écrits, sauf un ou deux, allez quand même. Cette romcom ratée est à vite oublier, comme certains coups d’un soir, malgré la présence charmante de l’actrice Emma Roberts au casting.

A VOIR - COLD WAR, LUNDI 16 NOVEMBRE, 20H55, ARTE
Dans un magnifique noir & blanc, le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski raconte l’histoire d’un amour impossible entre un musicien épris de liberté et une jeune paysanne polonaise recrutée dans une troupe de chants et danses folkloriques. Entre la Pologne Stalinienne et le Paris bohême des années 50, Zula et Wiktor essaieront à tout prix de faire exister leur amour dans un monde qui ne lui laisse pas de place. Les acteurs bouleversants, la mise en scène extrêmement soignée et la construction du film autour de deux univers musicaux omniprésents (les musiques folkloriques et poignantes de l’est et le jazz émancipatoire de l’ouest) ont permis à ce lumineux et tragique «Cold War» de décrocher un Prix de la Mise en Scène largement mérité au dernier Festival de Cannes.

A VOIR - ON THE ROCKS, APPLE TV
C’est le retour de l’enfant prodige du cinéma indépendant américano-versaillais: Sofia Coppola! Et quel retour! Rafraîchissant, stylé, divertissant, servi avec classe et glace, comme son titre l’indique, et sur une bande-son parfaite signée du groupe français Phœnix (comme toujours). Après plusieurs années d’errance nombriliste (le dernier souvenir cinématographique marquant de la réalisatrice était l’insupportable «The Bling Ring»), nous voici devant une charmante comédie new-yorkaise qui marche volontiers sur les pas légers et biens écrits de Woody Allen, sans oublier de faire quelques clins d’œil à «Lost in Translation». Oui, car on y retrouve le toujours impeccable et si charmant Bill Murray, parfait dans le rôle d’un riche papa flambeur et dragueur qui va tenter de prendre le mari de sa fille en plein flagrant délit d’infidélité. On rit beaucoup dans cette comédie pleine de tendresse et d’une douce ironie, qui questionne avec légèreté les relations de couple, les liens père-fille, et la tendance à reproduire à l’infini les mêmes schémas familiaux.