Quoi de neuf cette semaine au cinéma...

"T'as pécho" est une très belle réussite entre humour générationnel, comédie d’apprentissage et romcom sociale. Good bye  en revanche va sous plonger dans un ennui grisonnant!

Les atouts de la comédie populaire réussie, entre teen movie à l’américaine et comédie sociale à l’anglaise.

A VOIR
T'as pécho
La réalisatrice française Adeline Picault signe un premier long-métrage en forme d’excellente surprise, puisque cette comédie sur les déboires sentimentaux d’une poignée d’adolescents losers et célibataires est une totale réussite. Jouant habilement avec les codes du genre, le film oscille entre humour générationnel, comédie d’apprentissage et romcom sociale, dans une mise en scène souvent bien inspirée. Le casting impeccable rehausse aussi le niveau, avec une bande lumineuse de jeunes comédiennes et comédiens, mais aussi un impayable duo de professeurs de natation incarné par Vincent Macaigne et Ramzy Bedia, et la formidable humoriste Sophie-Marie Larrouy dans le rôle d’une mère célibataire touchante et débordée. On sent le soin apporté à l’écriture des situations et des personnages, et «T’as Pécho» a tous les atouts de la comédie populaire réussie, entre teen movie à l’américaine et comédie sociale à l’anglaise, très drôle, intelligente, et parfois même émouvante.

A EVITER
Good bye (Hope gap)
Après 29 ans de mariage, Edward, sémillant senior incarné par le so british et merveilleux Bill Nighy, décide de quitter sa femme Grace, incarnée par la toujours superbe Annette Bening, et annonce la nouvelle à son fils trentenaire qui passe quelques jours de vacances dans leur maison du bord de mer. Malgré l’excellent casting de ce mélodrame intimiste, on est plus plongé dans un ennui grisonnant qu’une émotion profonde, la faute peut-être à trop de retenue dans la mise en scène de William Nicholson, scénariste reconnu mais cinéaste maladroit, qui raconte ici sa propre histoire (enfin, celle de ses parents). Manque-t-il de recul sur son sujet? Est-il trop en prise au point de ne pas oser aller plus au fond des enjeux et des émotions, et de ne faire que les effleurer? Ou bien est-ce cette pudeur toute britannique qui retient les émotions du film, et donc de ses spectateurs? On ne sait pas trop, mais en tous cas, c’est servi trop tiède.