Sortie cinéma: Adieu monsieur Haffmann

Dressant le portrait d’une France qui n’était pas faite que de résistants, et en nous plongeant dans une terrible période de «chasse aux Juifs» orchestrée en grande partie par la police française qui collaborait avec les nazis, Fred Cavayé nous rappelle l’importance de ne pas oublier l’histoire.

Après avoir marqué de son sens du rythme et de son efficacité le thriller français avec les excellents «Pour Elle», «A Bout Portant» et «Mea Culpa», après s’être essayé avec moins de bonheur à la comédie avec «Le Jeu» et «Radin!», le réalisateur français Fred Cavayé s’immisce dans le drame historique en adaptant une pièce de théâtre poignante. Nous sommes en 1941, et François Mercier, un employé de bijouterie sans histoire, doit bientôt passer un accord terrible avec son patron, un joaillier talentueux d’origine juive, qui doit tout faire pour échapper aux Allemands. La mécanique implacable qui se met alors en route est glaçante, et Gilles Lellouche est étonnant dans un rôle de composition plutôt malaisant. Face à lui, Daniel Auteuil est d’une impeccable justesse. En dressant le portrait d’une France qui n’était pas faite que de résistants, et en nous plongeant dans cette terrible période de «chasse aux Juifs» orchestrée en grande partie par la police française qui collaborait avec les nazis, Fred Cavayé nous rappelle l’importance de ne pas oublier l’histoire, ni de la bafouer, comme certains le font en ce moment dans la campagne présidentielle française ou sur les réseaux sociaux.