A voir cette semaine au cinéma, "Le bonheur des uns"

"Le bonheur des uns" est drôle, ironique, grinçant, bien croqué et les actrices et acteurs sont tous au diapason. Quant à Mulan,comme la plupart des remakes Disney en chair et en os, il a perdu au passage tout son humour, tout son second degré, et toute sa fantaisie.

A VOIR - Le bonheur des uns...
Après deux grosses maladresses cinématographiques («Les Deux Mondes» en 2007 et «Comme un Chef» en 2011), le réalisateur Daniel Cohen adapte sa propre pièce de théâtre sur grand écran et signe un bel arrangement pour quatuor de comédiens. C’est un régal gentiment vicieux de savourer les jalousies, les coups bas, les mesquineries, les hypocrisies, et puis finalement l’amitié coûte-que-coûte, entre ces deux couples d’amis de longue date dont les liens sont secoués par la réussite inattendue et fulgurante de Léa, discrète vendeuse de vêtements soudain autrice de best-sellers. C’est drôle, ironique, grinçant, bien croqué et les actrices et acteurs sont tous au diapason. Vincent Cassel trouve de plus en plus sa place dans le paysage des (bonnes) comédies françaises, Florence Foresti et François Damiens sont toujours aussi efficaces, tandis que Bérénice Béjo est irrésistible dans la peau de celle par qui les turbulences arrivent. Bien jouée, bien dialoguée, bien mise en scène, voici une belle adaptation de pièce et une belle comédie française.

A EVITER - Mulan
Comme la plupart des remakes Disney en chair et en os, Mulan a perdu au passage tout son humour, tout son second degré, et toute sa fantaisie. La mise en scène, plate et sans saveur, n’a aucun intérêt et l’ensemble fait penser à une pâle copie des chefs d’œuvre chinois et hong-kongais du genre comme la trilogie du «Detective Dee» de Tsui Hark ou «Tigre et Dragon» de Ang Lee. Les scènes d’action et de combats s’enchaînent, c’est trop violent pour les plus jeunes, même si il n’y a jamais une goutte de sang qui coule malgré les centaines de cadavres qui s’entassent, et pas assez violent pour les ados et adultes nourris à «Game of Thrones». Malgré ses quelques tentatives maladroites d’humour consternantes, ce «Mulan» se prend trop au sérieux et perd toute sa saveur. Et puis en termes d’appropriation culturelle, voir un film chinois dans lequel tout le monde parle anglais, c’est quand même gênant.