Au-delà de l’écrin Evasion23.03.2017 - 11:59Rédigé par Alain Bossu BOLIVIE • Cette immense terre sud-américaine n’a pas de balcon sur la mer, mais elle bouscule les règles du tourisme traditionnel pour mettre en valeur un ordinaire d’exception. Tweet Le Salar de Uyuni et ses chandeliers candélabres sont l’image forte du plus grand désert de sel au monde. Un désert qui renferme aussi les plus grandes réserves mondiales de lithium. DMITRY TRASHCHENKO Carnaval d’Oruro. ANDREY GONTAREV La cathédrale de Santa Cruz. PYTY CZEH La Paz avec, en toile de fond, le Nevado Illimani (6462 m.). DIEGO GRANDI Lama de Bolivie. dr Le seul nom de Bolivie fait tourner la tête. Comme l’altitude de l’aéroport de La Paz: 4100 mètres! Il paraît que l’on peut tomber dans les pommes en sortant de l’avion. Idée reçue? Contre le soroche, le mal de l’altitude, il y a des masques à oxygène et du maté de coca dans une salle spéciale de l’aéroport de La Paz. Encore une petite crainte? L’aéroport principal du pays n’est pas La Paz mais Santa Cruz de la Sierra, à 373 mètres d’altitude… Plus bas que celui de Genève (470 m.). Des paysages grandioses Sans doute le soroche nous a-t-il fait oublier que les deux tiers du territoire bolivien sont à moins de 600 mètres d’altitude. Monica Guzman-Chavez sourit de nos idées reçues. Bolivienne travaillant à Genève, elle ne dit pas – ou alors juste un peu – que son pays est le plus beau du monde. «Maintenant, vous reviendrez sans appréhension, pour voir d’autres choses. L’Amazonie bolivienne est exceptionnelle, avec sa flore et sa faune dont les dauphins d’eau douce du rio Mamoré et, oui, les moustiques aussi!» Partout en Bolivie, les paysages sont grandioses, à commencer par l’impressionnant Salar de Uyuni, le plus grand désert de sel au monde (plus de 10’000 km²). La beauté se retrouvera dans les marchés colorés comme dans les jardins d’orchidées ou devant un toborochi (Ceiba speciosa), un arbre au tronc en forme de bulbe et que, là-bas, l’on dit en corps de femme! Ajoutons les papillons, la musique, la danse, les Boliviens… ou les Boliviennes. Elles sont, comment dire, mas guapas! Beau à pleurer On survole les souvenirs des marchés de La Paz en téléphérique urbain, le plus haut du monde, avec vue sur le Nevado Illimini (6462 m.), deuxième sommet du pays après le Sajama (6542 m.). Ce soir, après le steack de lama à… La Comédie Française, nous irons boire un verre au Diesel Nacional dans le quartier Sopocachi. Dans la tête, restera toujours l’extraordinaire. Tout le monde peut lire que la plus grande partothèque baroque du monde (bibliothèque de partitions musicales) se trouve en Bolivie, aux Archives missionnaires de Concepción. Mais, là, dans la Chiquitania, entendre cette musique baroque bolivienne et ces chants qui emplissent l’air d’une mission jésuite. Les mots n’ont plus de sens, c’est juste beau à pleurer. Dormir dans un bloc de sel La Bolivie est, avec le Paraguay, le seul pays d’Amérique du Sud sans façade maritime. Géograpie Superficie: 1’100’000 km² Population: 11 millions d’hab. Langues officielles: espagnol et 36 langues indigènes. Capitale constitutionnelle: Sucre Capitale économique et siège du gouvernement: La Paz Pour s’y rendre Pas de vol direct depuis Genève, un ou plusieurs changements d’avion en Europe, au Brésil ou aux Etats-Unis. Passeport valable 6 mois après le retour. Monnaie: le Boliviano (BOB). CHF 100.- = environ 6720 BOB. Santé: vaccins classiques, hépatites A et B conseillés, fièvre jaune (partie amazonienne). Ne pas oublier Lunettes de soleil de qualité, protection solaire très haute intensité, protection lèvres dans le désert de sel, adaptateur pour électricité. Original Une nuit à 3600 mètres dans un hôtel en blocs de sel dans ou à proximité du Salar de Uyuni. Conseil: consultez votre agence de voyages ou un spécialiste de la destination. De Martin Schmid à Hans Roth Merz Un voyage en Bolivie ne se conçoit pas sans visiter les missions jésuites de la Chiquitanía, à 150 km à l’est de Santa Cruz. A deux siècles d’intervalle, deux Suisses y ont joué un rôle majeur. Né à Baar (ZG) en 1694, le père Martin Schmid était architecte de formation. Il est arrivé en Bolivie en 1730 dans la mission jésuite de San Javier, qu’il a restaurée comme celle de San Rafael avant de créer les églises de Concepción, San Miguel et San Ignacio. Martin Schmid aimait aussi la musique qu’il va enseigner aux Chiquitos, en même temps qu’il leur a appris à fabriquer les instruments. C’est le véritable inventeur du baroque musical bolivien. Hans Roth Merz, père jésuite et architecte diplômé de l’EPFZ, a épaulé Mère Teresa en Inde. En 1972, il apprend que l’église San Rafael doit être restaurée. Il restera 27 ans en Bolivie et restaurera 6 autres missions jésuites et 140 œuvres religieuses. Tweet